Anonyme [1652], SONGE SVR LA FRANCE, Presenté à vne grande Dame, des plus accomplies de France. , françaisRéférence RIM : M0_3689. Cote locale : B_14_48.
Enfin ne pouuant oublier Ce qui fut sensible à mon ame, Ie suis contraint de publier Le ressentiment qui m’en flamme, Ayant veu quantité d’enfans Aussi-tost mourans que naissans, Entre les bras des pauures meres, Que la Nymphe voyoit perir, Auec des douleurs tres-ameres, De ne pouuoir les secourir.
En mesme temps ie fus confus Des clameurs d’vne populace, Qui se plaignoit de tant d’abus Qui se commettoient en sa face ; Incontinent de toutes parts, I’apperceus des graues vieillards, Faisans des humbles Remonstrances, Afin que la Nymphe entendit, Que mourant parmy ces souffrances Elle perdoit tout son credit.
Aussi-tost qu’elle eust entendu Que son honneur & son estime, Couroit risque d’estre perdu Dans le desordre & dans le crime, Ie la vis changer de couleur, Et comme oubliant sa douleur, Elle monstra que son courage N’estoit point encore abbatu ; Et que pour vanger son outrage Elle auoit assez de vertu.
Anonyme [1652], SONGE SVR LA FRANCE, Presenté à vne grande Dame, des plus accomplies de France. , françaisRéférence RIM : M0_3689. Cote locale : B_14_48. |