Anonyme [1652], SONGE SVR LA FRANCE, Presenté à vne grande Dame, des plus accomplies de France. , françaisRéférence RIM : M0_3689. Cote locale : B_14_48.
Mais sur tout ie fus bien surpris Voyant cét objet pitoyable, N’estre pas exempt du mépris Dedans vn sort si deplorable ; Sa nudité me fit horreur, Et teint tous mes sens en erreur Comme vne chose non commune, Il luy restoit vn peu de pain, Et pour combler son infortune, Ie luy vis rauir de la main.
Ce ne fut pas encore tout Ce qui troubla ma fantaisie, Car apres l’auoir veu debout Elle tomba comme saisie D’vn tremblement vniuersel Tout ainsi que lors que le Ciel Lance ses feux dessus la terre Et menace ses habitans De les punir de son tonnerre Non plus n’y moins que les Titans.
Ainsi ie m’imaginois veoir Cette inconsolable affligée, Dans vn extreme desespoir De se voir iamais soulagée, N’ayant prés d’elle en ses mal-heurs Que les plus infames voleurs, Et qui ne tendoient qu’au pillage, Qu’elle veit de ses propres yeux Qu’ils faisoient desia le partage De ses biens les plus pretieux.
Anonyme [1652], SONGE SVR LA FRANCE, Presenté à vne grande Dame, des plus accomplies de France. , françaisRéférence RIM : M0_3689. Cote locale : B_14_48. |