ayt esté donnée à la Iustice & à la Ville. Et qu’au lieu d’auoir pourueu
à ladite seureté, lors que l’assemblée a esté conuoquée pour
cét effet dans l’Hostel de Ville ; les incendies, les violences, entreprises
contre-elle ; & les diuers massacres commis, ont reduit
la Iustice & la Ville dans la derniere oppression : En sorte que sa
Majesté ne peut faire aucun estat des deliberations prises dans vne
Compagnie où la liberté des Suffrages n’est pas entiere.

L’intention du Roy, en faisant ladite Response ausdits Deputez,
a esté de leur donner moyen de faire, que les princes enuoyassent
vers sa majesté des personnes auec pouuoir de leur part, pour receuoir
ses Ordres sur l’execution des Articles par eux acceptez, & conuenir
du temps, des moyens, & des seuretez de ladite execution.

Et sadite Majesté a esté surprise d’apprendre par ce que lesdits
Deputez luy ont representé, & par les Lettres qu’ils ont receuës
desdits Princes ; que des Subjets osent prendre de leur Souuerain
vne chose qui ne fut iamais pratiquée, mesme entre des Princes
égaux ; qui est, que sa Majesté accomplisse de sa part ce qu’elle a accordé,
qui ne regarde que le pretexte des troubles presens, auant
que les conditions qui comprennent le sujet veritable desdits
troubles, ayent esté seulement promises en bonne forme, & éclaircies
comme il faut.

Estant donc éuident, que ce qui cause principalement les troubles
du Royaume, est la prise des armes, la liaison des Princes auec
les Espagnols, l’introduction des trouppes desdits Espagnols dans
les places de sadite Majesté, & les rauages que font celles desdits
Princes, qui sont à la campagne ; & que par consequent le calme
ne peur iamais estre restably que ses hostilitez ne soient cessées, les
armes mises bas, les Espagnols chassez hors du Royaume, & les
Ligues faites auec eux entierement rompuës : Il est absolument
necessaire par toutes sortes de raisons, que les Princes conuiennent
du temps, des moyens, & des seuretez pour l’execution desdites
conditions cy-dessus, qu’ils témoignent auoir acceptées.

Quoy que sa Majesté peust raisonnablement insister, tant pour
la conseruation de sa dignité, que pour l’interest de son Estat, que
toutes lesdites conditions soient entierement executez par lesdits
Princes, auparauant que de rien faire de sa part : Neantmoins, sa
Majesté persistant en la Declaration qu’elle a cy-deuant faite, donne
derechef sa parole de permettre à monsieur le Cardinal Mazarin
de se retirer en suite des pressantes instances qu’il en fait continuellement