Pleust au Ciel que vostre Majesté, en nous accordant
ses faueurs, nous fassent pareillement ioüyr
de sa presence, & de nostre ieune Monarque, dont
nous auons esté si long temps priuez, par la meschanceté
de cet homme audacieux, qui ne desiroit
rien moins que de perdre tous ses Estats & ses Peuples,
en les accusant faussement de luy estre rebelles.
Mais enfin vostre Majesté a reconnu par la verité,
que toute leur ambition n’estoit autre que de
la voir triompher sur les Fleurs-de-Lys plus que iamais,
& de la voir borner son gouuernement par
des Loix sainctes & remplies de vertus. C’est ce que
toute la France a souhaitté tant de fois, & ce qu’elle
desire encore à present, MADAME, que de voir regner
auec pompe & majesté la plus iuste de toutes
les Princesses de l’Europe. Cette verité vnanime est
si generalement conneuë, qu’il n’est point d’Estats
si eloignez de nostre Monarchie, qui n’admire en
vous cet esprit desinteressé, qui se remarque en toutes
vos actions, comme en tous vos conseils. L’Histoire
nous peut monstrer des Reynes dans l’Antiquité,
qui sans doute ont fait pour eux de belles &
heroïques actions ; mais elle nous produit point d’exemple