apres par la Iustice. Souffrez donc MADAME, que
nous vous conjurions à genoux, au nom de tous vos
Estats, de vouloir trauailler à toutes les poursuittes
qui leurs sont faites par vn de ses ennemis, qui veut
en les attaquant s’attaquer à vostre Majesté : ce que
toute la France ne peut souffrir, sans estre blasmée
des Siecles à venir, qui luy reprocheroient l’iniure
faite à vostre Majesté par l’audace d’vn Italien C’est
pour quoy, MADAME, tous les bons François sont
resolus de faire leur possible pour l’en empescher, en
se voyans secondez de vostre Iustice, qui fera refleurir
nos esperances de vous reuoir continuellement
glorieuse, en triomphant d’vn Fauoris ingrat & méconnoissant,
qui desiroit triompher de sa personne,
de son Royaume, & de ses Sujets. Et ce sera par ces
moyens que vostre Majesté fera reconnoistre, que
son affection enuers ses Peuples n’a diminué en aucune
façon ; & qu’au contraire, par les asseurances
que toute la France s’en promet, elle accroistra de
iour en iour la bien-veillance qu’ils n’ont cessé d’auoir
pour vne des plus grandes Reynes du monde,
qu’ils ont estimé iusques dans la necessité, & de laquelle
ils implorent tous les iours le secours, pour
terrasser celuy qui se promettoit de la vaincre : Et
pour lors ses efforts seront nuls, si iamais nous vous
possedons ; ses armes n’auront point de force, si nous
pouuons icüyr de vostre presence ; & en vn mot, il
se verra surpris des mesmes pieges qu’il auoit dressez
pour surprendre vostre Majesté, & que nous dirons
auec Theophile,