chef-d’œuure le plus accomply. Ie sçais bien
que quand ie tiens ce discours à vostre Altesse,
ie choque sa pudeur & sa modestie, qui ne peuuent
souffrir les veritez que ses attraits estallent
& qui forcent tout le monde de les admirer
auec moy. Mais quel moyen de me taire sur
vne chose que toute la France voit & de ne pas
admirer la premiere beauté de toute la terre,
i’ayme mieux passer pour indiscret aupres de
vostre Altesse, que de dementir les yeux & les
sentimens de tous ceux qui ont le bien de vous
regarder & d’admirer vos charmes & vos perfections.
Que vostre Altesse me condamne s’il
luy plaist pour m’esloigner vn peu du respect
que ie luy dois ; mais quelle excuse, mon zele
qui veut faire connoistre à tous ceux qui liront
cecy, qu’ils ne doiuent auoir pour vostre Altesse
que des sentimens d’amour, de respect,
d’honneur & d’obeïssance.

Aussi Sage, belle, & toute parfaicte Princesse,
i’oseray protester à vostre Altesse qu’il
n’est point de Parisien qui ne vous souhaite vne
longue & heureuse vie, comblée de toutes sortes
de benedictions & de faueurs, qu’il n’est
point de François qui ne soit prest d’exposer
iusqu’à la derniere goutte de son sang pour le