l’Escriuain apporte tirées de l’Escriture Saincte, pour
prouuer l’honneur que les peuples doiuent à leur
Prince, ne nous sont en facon quelconque necessaires
encore que veritables pour la leur rendre, puis
que pour y satisfaire, nous n’auons n’y biens ny vie
pour la maintenir.

Mais quant aux autres passages qu’il allegue contre
le peuple, il nous fait croire qu’il s’est seruy de
quelque glanneur de passages tronquez sans les entendre.
Que l’Autheur se donne la peine de les lire,
& il trouuera sans les beaucoup examiner, qu’ils sont
entierement hors propos.

I. Les menaces que Dieu fait contre la belle & munie
Cité de Ierusalem en Isaye chap. 27. ne sont qu’à
cause de l’Idolatrie du peuple, qui pour ce sujet ne
peut estre dit sage. 2. Le Væ & malediction que le
mesme Tout puissant donne à la multitude des peuples,
qui sont en grand nombre, comme dit le mesme
Prophete chap. 17. n’est point cõtre le peuple fidele,
mais contre les Assiriens. 3. Le Prophete Ieremie
chap. 5. menace la ville de Ierusalem, attendu que les
habitans ont renié leur vray Dieu, les Prophetes ont
prophetisé mensonge, & les Prestres y ont consenty, le
peuple les a suiuy, tout autre crime remplissoit la ville
d’infamie, cause pourquoy Dieu les menace de
leur enuoyer vn peuple etranger, qui sont les Chaldeens
à leur totale ruine. Sera cela de la ville de Paris,
laquelle au lieu de renier son Dieu, a eu recours
à luy par ses prieres continuelles ? les Prophetes &
Pasteurs n’y ont point presché de mensonges : Ils ont