Anonyme [1652], REMEDE AVX MAL-HEVRS DE L’ESTAT AV SVIET DE LA QVESTION. SI LA VOIX DV PEVPLE est la voix de Dieu. , françaisRéférence RIM : M0_3270. Cote locale : B_20_43.
Page précédent(e)

Page suivant(e)

-- 5 --

qui ont esté cause que les cœurs des peuples ont esté
tellement alterez & diminuez de la bonne volonté
qu’il auoient pour suruenir aux necessitez du Roy,
à cause de tant de desordres, qu’à grande peine pourront-ils
estre persuadez de la reprendre. Et i’ose dire
que le plus iuré ennemy qu’a iamais eu la France
n’auroit peu persuader vn plus pernicieux conseil ;
& que si vn Roy maieur auoit fait telle entreprise
sans la faire reüssir, il pouroit s’asseurer auec verité,
qu’il auroit perdu plus de la moitié de son authorité,
attendu que le party qui luy auroit resisté en auroit
retenu la meilleure part.

 

Oüy mais ; dit l’aduersaire, ce n’est point au peuple
à se donner la loy, ny à examiner les deportemens
de son Prince, le peuple doit obeïr comme vn
aueugle, à qui le Prince ne doit rendre compte.

Certainement l’eloquence de celuy qui a mis la
question en liberation tesmoigne, à ce qu’il en a
escrit, qu’il en a tout autre iugement, & que son sçauoir
n’est point limité par tels discours. D’autant qu’il
n’ignore point premierement, que comme il n’y a
nation au monde qui honore ses Rois tant que la
Françoise, aussi sçait il certainement que le but de
nos remuëmens n’a iamais esté pour alterer les cœurs
enuers leur Roy, ny en rien amoindrir son authorité.
Bien au contraire, qu’ils n’ont eu autre fin que
de maintenir & conseruer l’Estat entier pour leur
Prince, qu’ils voyoient au penchant d’vne manifeste
ruine, au contentement & par la cabale des ennemis
de la France. Partant que les authoritez que

Page précédent(e)

Page suivant(e)


Anonyme [1652], REMEDE AVX MAL-HEVRS DE L’ESTAT AV SVIET DE LA QVESTION. SI LA VOIX DV PEVPLE est la voix de Dieu. , françaisRéférence RIM : M0_3270. Cote locale : B_20_43.