la moindre partie pour l’vsage de son Maistre. Ie
luis asseuré qu’il fait encores la mesme offre. Il a de
plus esté touché cinq mil liures pour les fortifications
de Charenton, Elles ont esté payées de la mesme
sorte, & auec la mesme sincerité. Voila en peu de
paroles la recepte & l’employ de tous les deniers qui
ont esté deliurez à Monsieur le Duc d’Elbeuf. Et cependant
on murmure effrontément, qu’il y a trouué,
outre sa subsistance, vn seruice entier de vaisselle
d’argent, parce que la sienne est neufue. Quoy qu’on
ne deust respondre qu’auec la main des valets, aux
autheurs de si enormes impostures, tu pourras, Lecteur,
t’informer chez l’Escot, Orphebure, à la Fleur
de Lys, & apprendre de ses liures, que plus de six semaines
auparauant la guerre, cette vaisselle auoit
esté liurée.

Ie n’ay plus qu’vne calomnie à destruire, que i’ay
gardée pour la derniere, comme de la plus grande
consequence. Monsieur d’Elbeuf, ce dit-on, ne veut
pas la Paix. Ie n’ay veritablement que des souspirs &
des larmes pour cét endroit. Est-il possible que ce
discours, comme on asseure, ayt trouué du credit
parmy les gens d’honneur ? Monsieur d’Elbeuf ne
veut pas la Paix : Hé ! quel aduantage trouue-t’il dans
la guerre ? L’a-t’on veu prendre plaisir à épandre le
sang humain ? C’est le naturel le plus tendre qui fut
iamais. En tire-t’il quelque profit ? Sa despensera triplé
depuis que la guerre est commencée, sans auoir
fait aucune recepte. En est-il plus grand Seigneur ?
Ie le laisse à penser aux sages, & les prie de se souuenir
que l’on a disposé de son Gouuernement !