Mais si nous osons luy exposer les vœux & les desirs
de nos Habitans, & pourquoy ne l’oserions-nous pas
puisque Dieu dont vous estes l’Image les a tousiours
agreables quand ils sont soûmis à ses volontez comme
nous nous abandonnons aux vostres.

Qu’il plaise à Vostre Majesté consumer l’ouurage
de sa bonté, ie veux dire l’ouurage de la Paix, qui a
tant besoin que sa bonté aye agreable les temperamens
qui la peuuent establir, par vne Amnistie qui ne
laisse point de lieu ny de pretexte d’en contester les
formalitez, & par cette contestation d’empescher
l’effet de vos intentions, le fruit de vos graces, & le
restablissement de la tranquillité publique.

Et comme l’absence du Parlement & des auttes
Cours Souueraines seroient la ruïne de nostre commerce,
& la derniere desolation de nos Artisans, que
Vostre Majesté agrée de nous les rendre, en les reünissant
toutes dans Paris pour son seruice, & considerant
que c’est l’y fortifier que de nous laisser nostre principale
force.

Mais, SIRE, ce sont des souhaits & non pas des
conditions de nos respects, nous les deuons sans condition,
nous les rendons de mesme, & serions desaduoüez
de nos Concitoyens d’en vser autremẽt. Ils nous
ont accõpagné à milliers hors de nos Portes, auec benedictions,
auec larmes, soûpirant apres Vostre Majesté,
demandant leur Roy : Ils nous attendent auec impatience,
disons mieux auec vne parfaite disposition
pour toutes vos volontez, mais qui sçait s’ils nous receuront
sans reproches, sans maledictions, voire sans