Anonyme [1652], OVIDE PARLANT A TIESTE, Luy monstrant l’ordre qu’il doit tenir pour gouuerner vn Estat, & le rendre victorieux malgré ses Ennemis. I. Que la Coustume doit estre obseruée, sans que l’on y puisse mettre empeschement. II. Que les Loix receuës, ne se doiuent aucunement changer. III. Que l’Espée roüillée de Iustice, peut perdre le Mazarin par ses nouuelles Loix. IV. Que les Loix permettent d’appeler mains ennemies pour esuiter vne continuelle guerre. V. Que les Vertus modernes, ce doiuent loüer autant que les anciennes. VI. Que son Altesse Royalle, Messieurs les Princes, & le Parlement, sont obligez de retirer le Roy d’entre les mains du Mazarin. , français, latinRéférence RIM : M0_2637. Cote locale : C_12_36.
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me souuient auoir leu autrefois l’histoire de quelque
Romain personnage de dignité, lequel fuyant la tyrannie
du Trium-virat, auoit eschappé mille fois les
mains de ceux qui poursuiuoient par la subtilité de
ses inuentions. Il aduint vn iour, qu’vne troupe de
gens de cheual, qui auoit charge de le prend re, passa
tout ioignant vn halier, où il s’estoit tapy, & faillit
de le descouurir : Mais suy sur ce point-là, considerant
la peine & les difficultez ausquelles il auoit déja
si long temps duré, pour se sauuer des continuelles
& curieuses recherches qu’on faisoit de luy par tout,
l’epeu de plaisir qu’il pouuoit esperer d’vne telle vie,
& combien il luy valoit mieux passer vne fois le pas,
que demeurer tousiours en cette transe, luy-mesme
les rappella, & leur trahit sa cachette, s’abandonnant
volontairement à leur cruauté, pour oster eux & luy
d’vne plus longe peine. D’appeller les mains ennemies,
c’est vn conseil vn peu gaillard : si croy-ie,
qu’encore voudroit-il mieux le prendre, que de demeurer
en la fievre continuelle d’vn accident, qui
n’a point de remede. Mais puis que les prouisions
qu’on y peut apposer sont pleines d’inquietudes, &
d’incertitudes, il vaut mieux d’vne belle asseurance
se preparer à tout ce qui en pourra aduenir, & tirer
quelque consolation de ce qu’on est pas asseuré qu’il
aduienne.

 

Laissons à part cette longue comparaison de la vie
solitaire à l’actiue, & quant à ce beau mot, de quoy
se couue l’ambition & l’auarice : Que nous ne sommes
pas nais pour nostre particulier, ains pour le
public, rapportons nous en hardiment à ceux qui
sont en la danse, & qu’ils se battent la conscience, si
au contraire, les Estats les Charges, & cette tracasserie
du monde ne se recherche plustost, pour tirer du
public son profit particulier. Les mauuais moyens
par où on s’y pousse en nostre siecle, monstrent bien

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Anonyme [1652], OVIDE PARLANT A TIESTE, Luy monstrant l’ordre qu’il doit tenir pour gouuerner vn Estat, & le rendre victorieux malgré ses Ennemis. I. Que la Coustume doit estre obseruée, sans que l’on y puisse mettre empeschement. II. Que les Loix receuës, ne se doiuent aucunement changer. III. Que l’Espée roüillée de Iustice, peut perdre le Mazarin par ses nouuelles Loix. IV. Que les Loix permettent d’appeler mains ennemies pour esuiter vne continuelle guerre. V. Que les Vertus modernes, ce doiuent loüer autant que les anciennes. VI. Que son Altesse Royalle, Messieurs les Princes, & le Parlement, sont obligez de retirer le Roy d’entre les mains du Mazarin. , français, latinRéférence RIM : M0_2637. Cote locale : C_12_36.