Anonyme [1652], OVIDE PARLANT A TIESTE, Luy monstrant l’ordre qu’il doit tenir pour gouuerner vn Estat, & le rendre victorieux malgré ses Ennemis. I. Que la Coustume doit estre obseruée, sans que l’on y puisse mettre empeschement. II. Que les Loix receuës, ne se doiuent aucunement changer. III. Que l’Espée roüillée de Iustice, peut perdre le Mazarin par ses nouuelles Loix. IV. Que les Loix permettent d’appeler mains ennemies pour esuiter vne continuelle guerre. V. Que les Vertus modernes, ce doiuent loüer autant que les anciennes. VI. Que son Altesse Royalle, Messieurs les Princes, & le Parlement, sont obligez de retirer le Roy d’entre les mains du Mazarin. , français, latinRéférence RIM : M0_2637. Cote locale : C_12_36.
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qui tint Iulius Cæsar, ie trouue que c’est la plus belle
qu’on y puisse prendre. Premierement il essaya par
clemence, à se faire aimer par ses ennemis mesmes, se
contentans aux coniurations qui luy estoient descouuertes,
de declarer simplement qu’il en estoit aduerty :
Cela fait, il prit vne tres-noble resolution,
d’attendre sans effroy & sans solitude, ce qui luy en
pourroit aduenir, s’abandonnant & se remettant à la
garde des Dieux & de la fortune. Car certainement
c’est l’estat où il estoit quand il fut tué. Vn estranger
ayant dit & publié par tout qu’il pourroit instruire
Dionysius Tyran de Syracuse, d’vn moyen de sentir
& descouurir en toute certitude, les parties que ses
sujets machineroient contre luy, s’il luy vouloit donner
vne bonne piece d’argent ; Dionysius en estant
aduerty, le fit appeller à soy, pour s’esclaircir d’vn art
si necessaire à sa conseruation : cét estranger luy dit,
qu’il n’y auoit pas d’autre art, sinon qu’il luy fist deliurer
vn talent, & se ventast d’auoir appris de luy vn
singulier secret. Dionysius trouua cette inuention
bonne, & luy fit compter six cens escus. Il n’estoit
pas vray semblable, qu’il eust donné si grande somme
à vn homme inconnu qu’en recompense d’vn
tres vtile apprentissage, & seruoit cette reputation à
tenir ses ennemis en crainte. Pourtant les Princes sagement
publient les aduis qu’ils reçoiuent de menées
qu’on dresse contre leur vie, pour faire croire qu’ils
son bien aduertis, & qu’il ne se peut rien entreprendre
dequoy ils ne sentent le vent. Le Duc d’Athenes
fit plusieurs sottises en l’establissement de sa fraische
tyrannie sur Florence : mais cette cy la plus notable,
qu’ayant receu le premier aduis des monopoles
que ce peuple dressoit contre luy, par Matheo dit
Morozo, complice d’icelles : il le fit mourir, pour
supprimer cét aduertissement, & ne faire sentir,
qu’aucun en la ville s’ennuyast de sa domination. Il
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Anonyme [1652], OVIDE PARLANT A TIESTE, Luy monstrant l’ordre qu’il doit tenir pour gouuerner vn Estat, & le rendre victorieux malgré ses Ennemis. I. Que la Coustume doit estre obseruée, sans que l’on y puisse mettre empeschement. II. Que les Loix receuës, ne se doiuent aucunement changer. III. Que l’Espée roüillée de Iustice, peut perdre le Mazarin par ses nouuelles Loix. IV. Que les Loix permettent d’appeler mains ennemies pour esuiter vne continuelle guerre. V. Que les Vertus modernes, ce doiuent loüer autant que les anciennes. VI. Que son Altesse Royalle, Messieurs les Princes, & le Parlement, sont obligez de retirer le Roy d’entre les mains du Mazarin. , français, latinRéférence RIM : M0_2637. Cote locale : C_12_36.