Anonyme [1652], OBSERVATIONS VERITABLES ET DES-INTERESSEES, Sur vn escrit imprimé au Louure, INTITVLÉ LES SENTIMENS D’VN FIDELLE SVIET DV ROY, Contre l’Arrest du Parlement du 29. Decembre 1651. Par lesquelles l’authorité du Parlement, & la Iustice de son Arrest contre le Mazarin, est plainement deffenduë; & l’imposteur qui le condamne entierement refuté. Par vn bon Ecclesiastique tres-fidelle sujet du Roy. PREMIERE PARTIE. Qui iustificat impium, & qui condemnat iustum; abominabilis est vterque apud Deum; Prouerb. cap. 17. vers. 15. , français, latinRéférence RIM : M0_2574. Cote locale : B_11_23.
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comprobauerit, & dignitatibus, & rebus augebo.

 

Cod. Theodos.
de accusatio.
leg.
4.

Saint Bernard se plaignant au Pape Eugene des crimes &
des maluersations de ses Officiers, luy mande & luy escrit ;
Sunt quæ te ignorare nolim, mores tuorum & studia ; nec oportet vt vitia
domus tuæ vltimus scias, quod quamplurimis nouimus contigisse ; tu
vlciscere iniuriam tuam, impunitas ausum parit, ausus excessum.

S. Bernard.
de consid.
ad Eugeniũ,
lib. 4.

Philippes de Commines qui a esté le plus fidele & le plus vertueux
Ministre d’Estat que la France ait iamais produit, parlant
de la Iustice & de l’importance de ces accusations dit ; I’ay
demandé en vn article precedent, qui fera information contre les grands,
qui l’àpportera au Iuge, & qui sera le Iuge qui punira les mauuais ? L’information
sera la plainte & clameur du peuple, qu’ils foulent & oppressent
en tant de manieres, sans en auoir compassion ny pitié ; Les douloureuses
lamentations des veufues & orphelins, dont ils auront fait mourir
les maris & les peres ; & generalement tous ceux qu’ils auront persecutez
tant en leurs personnes, qu’en leurs biens. Et vn peu aprés monstrant
comme les Princes sont punis pour leurs propres fautes, & celles
qu’ils souffrent en leurs Ministres ; Quand Dieu, dit-il, est
tant offensé qu’il ne veut plus endurer, mais veut monstrer sa force &
sa diuine Iustice ; alors premierement il diminuë le sens des Princes, qui
est grande playe pour ceux à qui ils touchent ; il trouble leurs maisons, &
& la permet tomber en diuision, & en murmure ; il fuit les conseils & compagnies
des sages, & en esleue de tous neufs mal sages, malraisonnables,
violens, flatteurs, & qui luy complaisent à ce qu’il dit ; s’il faut imposer
vn denier, ils disent deux ; s’il menace vn homme, ils disent qui le faut
pendre, & de toutes autres choses le semblable.

Philippe de
Commines,
liu, 5. ch. 18.

Comme les Souuerains sont les Chefs & les protecteurs de
leurs peuples, aussi sont-ils responsables des crimes & des maluersations
des Ministres & des Officiers dont ils se seruent,
puis qu’ils commettent tous les maux qu’ils n’empeschent pas ;
& que ces desordres publiques qui ruinent & qui consomment
tout l’Estat, deuiennent des pechez essentiels & particuliers
pour les Princes qui les souffrent & qui les tolerent impunément ;
Quia nihil est, dit vn Autheur celebre, quod ab Imperatoribus
emendari non queat, nec vllum peccatum quod vires eorum
superet, & quidquid permittunt, facere videntur. C’est dequoy le
Mazarin demeure d’accord luy mesme dans vne de ses Lettres
à Monsieur le Comte de Brienne, en la page 13. du recueil imprimé.

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Anonyme [1652], OBSERVATIONS VERITABLES ET DES-INTERESSEES, Sur vn escrit imprimé au Louure, INTITVLÉ LES SENTIMENS D’VN FIDELLE SVIET DV ROY, Contre l’Arrest du Parlement du 29. Decembre 1651. Par lesquelles l’authorité du Parlement, & la Iustice de son Arrest contre le Mazarin, est plainement deffenduë; & l’imposteur qui le condamne entierement refuté. Par vn bon Ecclesiastique tres-fidelle sujet du Roy. PREMIERE PARTIE. Qui iustificat impium, & qui condemnat iustum; abominabilis est vterque apud Deum; Prouerb. cap. 17. vers. 15. , français, latinRéférence RIM : M0_2574. Cote locale : B_11_23.