Anonyme [1652], OBSERVATIONS VERITABLES ET DES-INTERESSEES, Sur vn escrit imprimé au Louure, INTITVLÉ LES SENTIMENS D’VN FIDELLE SVIET DV ROY, Contre l’Arrest du Parlement du 29. Decembre 1651. Par lesquelles l’authorité du Parlement, & la Iustice de son Arrest contre le Mazarin, est plainement deffenduë; & l’imposteur qui le condamne entierement refuté. Par vn bon Ecclesiastique tres-fidelle sujet du Roy. PREMIERE PARTIE. Qui iustificat impium, & qui condemnat iustum; abominabilis est vterque apud Deum; Prouerb. cap. 17. vers. 15. , français, latinRéférence RIM : M0_2574. Cote locale : B_11_23.
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les propres termes de ces remonstrances incomparables que
l’on a celées à sa Majesté, afin qu’elle n’y descouure point la
misere de ses peuples, la fidelité de son Parlement, & la perfidie
du Mazarin.

 

Tacite, l’vn des plus grands & plus qualifiez Ministres qui
ayent iamais esté, appuyant ces saintes remonstrances, & blasmant
les Sentimens du fidelle sujet du Roy, dit, qu’il sçait par
experience, que la meilleure piece d’vn Royaume, & la chose
la plus importante d’vn Estat, est vn bon Ministre, & vn officier
entier & sans reproche ; Nouimus, nullum maius boni Imperij instrumentum,
quam bonos Ministros ; voulant conclure par là que les
meschans & les coupables en estoient la honte, la ruine, & l’infamie,
& que le Prince qui aimera ses sujets, & le soulagement
de son peuple, ne l’abandonnera iamais à l’auarice, aux iniustices,
aux exactions ny aux tyrannies de ces pestes publiques, &
de ces monstres qui n’ont rien de l’homme que le nom & le visage.
Il est vray que les Princes aussi bien que les particuliers
disposent souuerainement de leurs cœurs, & qu’ils y forment
l’amour & la haine pour qui, & comme ils veulent ; il faut
neantmoins nonobstant cela, que leurs affections enuers les
particuliers soient iustes & bien reglées, parce que s’il y a du
desordre, cela cause la ruine de la Republique, & les rend
odieux, & leurs fauoris miserables.

Tacit. hist.
lib. 4.

Ces veritez posées, qui peut reuoquer en doute que nous
n’ayons autant de droit que de sujet de nous plaindre de ces
ennemis de l’Estat, quelques reuerez & releuez qu’ils puissent
estre par l’esclat de leur fortune. L’Empereur Constantin connoissant
la malice des Ministres, & la necessité qu’il y a de les
accuser, & de s’opposer à leurs desreglemens, fit cette belle &
celebre constitution ; Si quis est cuiusque loci, ordinis, dignitatis, qui
se in quemcunque Iudicum, Comitum, amicorum, vel Palatinorum
meorum (qui sont les Ministres d’Estat, les fauoris & autres principaux
Officiers) aliquid veraciter & manifesté probare posse confidit,
quod non integrè atque iustè gessisse videatur, intrepidus ac securus accedat,
interpellet me, ipse audiam omnia, ipse cognoscam ; & si fuerit
comprobatum, ipse me vindicabo ; dicat securus & bene sibi conscius dicat ;
si probauerit vt dixi, ipse me vindicabo de eo qui me vsque ad hoc
tempus simulata integritate deceperit ; illum autem qui boc prodiderit &

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Anonyme [1652], OBSERVATIONS VERITABLES ET DES-INTERESSEES, Sur vn escrit imprimé au Louure, INTITVLÉ LES SENTIMENS D’VN FIDELLE SVIET DV ROY, Contre l’Arrest du Parlement du 29. Decembre 1651. Par lesquelles l’authorité du Parlement, & la Iustice de son Arrest contre le Mazarin, est plainement deffenduë; & l’imposteur qui le condamne entierement refuté. Par vn bon Ecclesiastique tres-fidelle sujet du Roy. PREMIERE PARTIE. Qui iustificat impium, & qui condemnat iustum; abominabilis est vterque apud Deum; Prouerb. cap. 17. vers. 15. , français, latinRéférence RIM : M0_2574. Cote locale : B_11_23.