vostre prudence, vostre sagesse, vostre
generosité, & vostre conduitte ; mais vostre
A. R. me permettra-t’elle de luy dire que i’ose
l’accuser d’auoir trop de bonté, puisque ses effets
luy sont dangereux, nuisibles à ceux qui
luy appartiennent, & preiudiciables à toute
la France.

Les effets de vostre bonté, Monseigneur,
vous sont dangereux, puisque vous souffrez
aupres de V. A. R. vn ennemy de vostre bien
& de vostre repos. Et il n’y a personne qui ne
s’estonne de voir aupres d’vn si grand Prince
vn homme d’vne naissance si sordide, d’vne
couleur si vilaine, d’vne façon si odieuse, &
d’vne insolence sans mesure. Il est vray qu’il
n’appartient qu’aux Princes d’auoir des fauoris ;
mais encore ces fauoris doiuent-ils auoir
quelques qualitez qui les rendent recommandables,
& qui soient causes de leur bon-heur.
Mais on n’en voit aucunes en celuy que vostre
faueur a mis si haut : On sçait que pour se procurer
la bien-veillance de nos Ministres, il a fait
comme vn autre Iudas (dont il porte le poil &
les vices) receu de l’argent d’eux ; & on a souuent
extorqué deluy des preuues de calomnie