Anonyme [1649], LETTRE DE LA FRANCE AVX VRAYS FRANÇOIS SVR LES AFFAIRES DV TEMPS present. , françaisRéférence RIM : M0_1938. Cote locale : C_3_61.
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cœur le mariage de mon fils le Parlement auec ma
fille la bonne ville de Paris, quoy que ce soit entre
frere & sœur, ces nopces sont chastes & sainctes, &
non pas incestueuses ; tous nos bons parens & amis
en ont approuuée les articles, nous les auons trouuez
si beaux & si raisonnables que nous en esperons
tout nostre bien, pour moy ie me sens raieunir de
iour en iour depuis cette heureuse alliance, & ie me
trouue assés de vigueur pour viure encor douze cent
ans. Toutesfois, mes chers enfans, auant que de
tremper dauantage les mains dans le sang de vos
freres, auant que de vous acharner les vns contre les
autres, ie vous coniure par les mesmes entrailles qui
vous ont portez, de vouloir entendre à vne bonne
paix, pourueu qu’elle ait pour obiect la gloire de
Dieu, le seruice du Roy, & le bien de l’Estat. Quelques
vicieux que soient vos freres, ie ne les puis
maudire, & quelques ingrats qu’ils soient, ie ne les
puis haïr, ce sont mes enfans aussi bien que vous, &
vous me percez le sein quand vous faites vos descharge
sur eux. Il est vray que s’ils s’obstinent à vne
guerre si iniuste, s’ils ne veulent pas prester l’oreille
à des propositions raisonnables, ie leur donneray
ma malediction, & ie solliciteray le Ciel pour vostre
victoire. C’est

 

MES CHERS ENFANS,

Vostre bonne Mere
la FRANCE.

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Anonyme [1649], LETTRE DE LA FRANCE AVX VRAYS FRANÇOIS SVR LES AFFAIRES DV TEMPS present. , françaisRéférence RIM : M0_1938. Cote locale : C_3_61.