Anonyme [1649], LETTRE BVRLESQVE A MAZARIN. , françaisRéférence RIM : M0_1816. Cote locale : C_4_42.
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Que vous mesme luy auez faite,
Car pour auoir du sentiment
De vostre mauuais traittement,
Vous deuez croire, & ie leiure,
Qu’il est fasché de cette iniure,
Et que tousiours iusqu’à la mort
Il murmurera de ce tort.
Il voudroit bien rendre à son Prince
Le tribut en chaque Prouince,
Mais vous l’auez reduit si bas
Que sans doute il ne sçauroit pas,
Et quand on vient à le contraindre
Il ne fait rien que de se plaindre
Et que dire tousiours au bout
Que Mazarin possede tout.
Voila pas vn piteux langage ?
Vrayment ce n’est pas estre sage,
Et nous estions bien endormis
De vous en auoir tant permis.
De là vient toute nostre perte,
Et dés le temps vous fut ouuerte
La porte à nous endommager,
Mais en deussiez-vous enrager,
D’eussiez-vous creuer en deux pieces
Vous n’aurez iamais de nos pieces,
Tant comme vous en auez eu,
Autrefois vous l’auez bien pû,
Mais à ceste heure que la guerre
A gasté toute nostre terre,
Et qu’on reconnoist le danger
Où nous nous pouuons engager,
Nous aurions vn desir extréme
De n’en point donner qu’au Roy mesme,
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Anonyme [1649], LETTRE BVRLESQVE A MAZARIN. , françaisRéférence RIM : M0_1816. Cote locale : C_4_42.