Anonyme [1652], LES VOYES DE LA PAIX. , français, latinRéférence RIM : M0_4052. Cote locale : B_16_48.
Page précédent(e)

Page suivant(e)

-- 5 --

pas non plus que cét autre Tyran, d’arracher les ornemens
des Dieux & des Temples, pour assouuir en
quelque sorte ses conuoitises insatiables.

 

L’Auteur
des Interests
du
Temps.

Apres la Bataille de Lens, qui nous donnoit la moitié
de la Flandre si Monsieur le Prince eust poursuiuy
les pointes de sa victoire, & que le Mazarin & sa Protectrice,
non pas tant enuieux de ses lauriers, qu’impatiens
de l’accroissement de cet Estat, qui s’alloit faire
aux despens de leur Nation, voulans arrester ce progrez,
l’eurent rappellé auec toutes ses troupes, il est
vray que Monsieur le Prince, enchanté de l’vn & de
l’autre, & sollicité par les tendresses de sa Mere, que la
Reyne auoit esmeuë par les artifices de son sexe, pro
mit sa protection au Mazarin, mais nulle paction
d’interest. Les fausses couleurs de l’authorité Royale,
blessée par la iournée des baricades, surprindrent son
esprit, & l’emporterent sur la verité qui luy fust dissimulée,
& qu’il n’a connuë que depuis par la longue
penitence qu’il en a faite durant treize mois de prison,
d’autant plus rude qu’elle luy a esté infligée par
celuy lequel il venoit de couurir de son bouclier, &
duquel il ne deuoit attendre que toute sorte de gratitude
& reconnoissance, si ce n’estoit le plus perfide
& le plus scelerat de tous les hommes. Il s’est trompé
dans les fausses maximes de leur Politique, il en a
porté la peine. Paris l’en a deliuré, (conduit à ce dessein,
comme il en faut demeurer d’accord, par le Cardinal
de Retz) il conspire auec luy pour la perte du
Cardinal. Et on veut faire croire que Monsieur le

Page précédent(e)

Page suivant(e)


Anonyme [1652], LES VOYES DE LA PAIX. , français, latinRéférence RIM : M0_4052. Cote locale : B_16_48.