la grandeur de son esprit, & de son courage, qui s’est
plus signalé luy seul dans la cause pnblique, iusques à
l’heure de sa retraite au mois d’Avril 1651. que tous
ceux ensemble qui s’y sont employez. Mais quand ie
les vois obstinément & par vne determination de
mauuaise volonté s’attacher au blasme vniuersel des
actions de Monsieur le Prince, dont la plus grande
partie ne doit produire que de l’estonnement & de
l’admiration. Ie ne m’en peux taire, & vous cacher
mes ressentimens aussi iustes que les vostres sont desraisonnables,
conseruant vne égalité toute entiere,
& vn temperament froid dans les descriptions que ie
pretends faire des vices & des vertus de l’vn & de l’autre.
Quelques-vns veulent que Monsieur le Prince
dans les premiers temps de la Regence aye tourné
toutes ses pensées à l’auarice, & à des lesines honteuses.
Et les quatre premieres années ne sont marquées
que par le gain de cinq Batailles, & la conqueste d’autant
de Villes des plus fameuses & celebres de l’Europe
remportées sur les ennemis, l’espanchement de
son sang & de ses biens pour estendre les bornes de
nostre Empire, sans que iusques alors il ait receu le
remboursement de sa despense, ny la moindre recompense
de ses grands exploits. D’où ie laisse à iuger
à tout le monde si ce n’est pas malicieusement ternir
la plus belle vie qui aye iamais esté, par vne calomnie
vaine & vague d’vn interest sordide, qui n’est conuenable
qu’à ce Monstre de Sicile, qui a fait vn commerce
public des Charges & des Benefices, & qui ne craint

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