le Prince : lequel n’a pas eu besoin de cét expedient
funeste pour acquerir du credit & de l’estime
à Paris, la Iournée de S. Antoine du 2. Iuillet luy en
ayant acquis auec vn champ de gloire tous les cœurs,
estant impossible sans vne extreme ingratitude de ne
pas respondre à vne grace semblable à celle-là, où
nous auons veu Monsieur le Prince l’abandonner
pour sauuer Paris du saccagement & du carnage : lequel
meschamment par consequent on luy impute,
pour excuser les veritables Autheurs, selon le discours
& les pensées de Monsieur l’Intrigueur, qui auoüe
que le Mazarin attendoit vne autre & derniere ressource
dans Paris pour sa manutention, où il s’asseuroit
plus qu’aux promesses de Monsieur le Prince, qui
estoit, ainsi que l’euenement nous l’a appris, l’extinction
des plus honnestes gens qui s’y trouuoient contraires.
A quoy il a si bien reussi, que les sieurs Miron
& Ianvry-Ferrand entr’autres, auec plusieurs notables
Bourgeois des plus affectionnez à la patrie y furent
inhumainement massacrez, & nul des traistres
& seditieux de son party, qui ont trouué tous leur salut
dans la bonté des Princes. Mademoiselle & Monsieur
de Beaufort y ayans accourus qui les ont tiré
d’entre les bras des assassins, que l’on ne doit plus douter
auoir esté stipendiez & preposez par le Mazarin ;
ce que l’on auance de l’vn des domestiques de Monsieur
le Prince, estant vn faict inuenté, sans aucune
preuue ny verisimilitude.

Passons outre, & examinons les suites de ce Discours