Anonyme [1649], LES SEPT ARTS LIBERAVX DE LA COVR. En Vers Burlesques. , françaisRéférence RIM : M0_3659. Cote locale : C_2_12.
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Les Courtisans font des merueilles,
Par cét art charmant les oreilles
Des esprits les plus refroidis,
Et des hommes les plus hardis,
Ils gardent si bien ces preceptes,
Et les impriment dans leurs testes,
Qu’on peut nommer les Courtisans
Les plus parfaicts & mieux disans
Que l’on puisse treuuer au monde,
Leur eloquence est sans seconde,
Pourtant il arriue souuent
Que leur discours n’est que du vent,
Car ordinairement leurs langues
Produisent de fausses harangues,
Et sont comme le Perroquet,
Qui n’a rien plus que du caquet,
Ie ne me puis tenir d’escrire
Les figures qu’en leur bien dire
Employent pour le Mazarin,
Elles sont libres de chagrin,
Pleines de douceur & de ioye,
Les mots sont tous filez de soye,
Les sentences pleines de miel,
Et si leur cœur est plein de fiel,
Leur bouche distille la manne
Pour combler d’eloges cet Asne,

 

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Anonyme [1649], LES SEPT ARTS LIBERAVX DE LA COVR. En Vers Burlesques. , françaisRéférence RIM : M0_3659. Cote locale : C_2_12.