Anonyme [1649], LES SENTIMENS DV PVBLIC, TOVCHANT LA DOCTRINE preschée, par le Pere Favre. , françaisRéférence RIM : M0_3656. Cote locale : A_7_30.
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& autres gens de cette farine mais en celle d’vn Docteur en Theologie
de la Faculté de Paris, d’vn Prestre, d’vn Religieux, & Religieux
Mandiant, & de l’Ordre de S. François, qui a renoncé par
vœu à toute proprieté, non seulement en particulier comme les
autres Moines, mais encore en general & en commun, ce qui est
singulier dans cet Ordre. Il n’y a point de raison qui puisse empécher,
que vous ne passiez pour preuaricateur, non seulement des
regles du Christianisme, mais en outre de celle que vous auez volontairement
voüée, & que quand vous passeriez vostre vie dans
l’austerité de celle de nostre Pere S. François & qui sembloit si
rude & insupportable au frere Elie, vous ne feriez iamais vne penitence
conforme à la grandeur des pechez, que vous commettez
par participation, à cause de vostre mauuaise doctrine.

 

IV.

Que pour establir vn droit dans sa Majesté d’exercer toutes
ces violences en bonne conscience, il falloit supposer necessairement
de grands pechez, de grandes rebellions & des desobeïssances
dignes de ce chastiment dans ceux qui les souffroient. Ce
que vous ne pouuez desauoüer estre contraire à la verité, si vous
ne voulez dementir vos propres yeux. Et quand mesme cela seroit,
vostre Maxime seroit encore fausse & criminele. Car vous
deuez auoir appris dans la Theologie, que ce qui est peché de sa
nature, comme la haine de Dieu, le viol, les sacrileges, & la profanation
des choses sainctes n’est iamais permis pour quelque
raison que ce soit. Et nous lisons bien dans l’Escriture, que Dieu
a commandé d’exterminer des Nations entieres, iusques aux enfans
à la mamelle ; mais vous ne trouuerez iamais qu’il ait commandé,
de violer les Vierges, de voler les Vases sacrez, de prophaner
les mysteres destinez pour la recognoissance de sa suprême
grandeur. Et si nostre Seigneur s’est mis en colere pour chasser
du Temple ceux qui vendoient les choses destinées pour les
Sacrifices, qu’auroit-il fait contre ceux qui l’ont foulé aux pieds ?
Et comment pouuez-vous sans rougir, souffrir qu’on vous reproche,
d’auoir persuadé à la Reine, qu’elle a pû & peut tolerer toutes
ces abominations en bonne conscience ? Que diroient dauantage
des Turcs ou des Heretiques, qui n’ont point de creance, ou
de nostre Dieu, ou de nos mysteres ?

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Anonyme [1649], LES SENTIMENS DV PVBLIC, TOVCHANT LA DOCTRINE preschée, par le Pere Favre. , françaisRéférence RIM : M0_3656. Cote locale : A_7_30.