Anonyme [1649], LES NOVVELLES METAMORPHOSES DE L’ESPAGNOL. , françaisRéférence RIM : M0_2560. Cote locale : C_6_19.
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merueilleuses, pourueu qu’elle soit conuenable
au dessein qu’il machine C’est vn second
Protée qui se change autant de fois qu’il iuge à
propos pour resister à la puissance de ses aduersaires
selon l’occurrence & la necessité de ses affaires,
ou selon qu’il est pressé & poursuiuy : Si l’opinion
ou plustost l’erreur des Platoniciens & Pitagoristes,
qui croyoiẽt la Metempsicose, regnoit
encore, on estimeroit sans doute que l’Espagnol
changeant de figure, changeroit aussi d’ame, &
partant qu’il seroit ce mesme Protée si fameux &
si renommé par les Poëtes, lequel reuiuroit dessus
la terre, tant il l’imite parfaitement, ou luy ressemble
dans ses metamorphoses. On reconnoist
la verité de cecy par les effets qui en sont arriuez
encore tout fraischement dans la deputation &
proposition qu’il a fait faire depuis peu à Nosseigneurs
de Parlement. C’est là où ses soudaines &
subtiles metamorphoses paroissent au iour beaucoup
mieux que dessus vn theatte. L’on y voit
qu’il deuient ou contrefait tantost le serpent &
le chien couchant, & tantost le lion & le regnard.
Il contrefait premierement le serpent, en ce que
par sa prudence & son addresse il tasche, pour
son repos & la tranquillité de son Royaume, de
traitter & faire la paix auec Nosdits Seigneurs,
laquelle il a refusée à Mazarin, le sçachant condamné
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Anonyme [1649], LES NOVVELLES METAMORPHOSES DE L’ESPAGNOL. , françaisRéférence RIM : M0_2560. Cote locale : C_6_19.