vie que sa grace ou sa mort ne fut confirmée par vn
Arrest prononcé de leur bouche. Dans la Perse, les
Roys faisoient tant d’estime de leurs Affidez, car
ainsi ils les appelloient ; qu’il n’osoient pas mesme
se mettre à table sans qu’auparauant ils en eussent
esté aduertis de sa part, & en toutes leurs actions, ils
ne manquoient iamais de les consulter & prendre
leurs aduis : Ils auoient au surplus l’intendance & le
gouuernement du Royaume, & prenoient vn entiere
connoissance de tout. Mais sans rechercher les
coustumes des autres Royaumes qui ne sont plus :
& sans rapporter icy les maximes qui se practiquent
chez nos voisins, touchant l’authorité de ceux qui
administrent la Iustice, & sans lesquels le plus puissant
Royaume du monde ne pourroit pas subsister
long-temps. Ie vous diray, que ce fut auec tres-grande
raison, que nos Roys Tres-Chrestiens establirent
vn Parlement & luy donnerent l’authorité
qu’il a dans le Royaume ; Il est certain, que des la
naissance de la Monarchie Françoise les Princes qui
la gouuernoient auoient vn Parlement, c’est à dire,
quelque nombre d’excellens personnages qui conioinctement
auec eux prenoient le soin des affaires
de l’Estat, aussi bien que de l’administration de la Iustice,
& en donnoient connoissance à leurs Majestez,
& ces mesmes personnages suiuoient le Roy
par tous les lieux où il alloit. De sorte, que le Parlement
ne fut fait sedentaire à Paris que sous le regne
de Philippes le Bel, & auparauant cela toutes les appellations
interjettées des sentences des Iuges subalternes

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