tant de monde souspire, & ces accommodemens
tant de fois attendus & puis desesperez,
nous donnoient auec raison suiet de
craindre que les choses n’en vinssent aux dernieres
extremitez, & de croire qu’il ne falloit pas
moins qu’vn miracle pour arrester l’orage dont
la pauure France estoit menassée. En effet nous
deuons tenir pour vn coup de la main de Dieu, le
changement notable qui se fit dans le Conseil du
Roy, Vendredy dernier, & les resolutions qu’y firent
prendre celles de sa Maiesté, qui vray-semblablement
inspirée de Dieu, & assistée de l’Ange
tutelaire de la France s’opposa directement à
l’auis du Cardinal de Retz en cette sorte.

Le Roy ayant commandé suiuant les humbles
remonstrances de Messieurs les Deputez, que les
trouppes tant de l’vn que de l’autre party, s’esloigneroient
à dix lieux à la ronde de Paris, & qu’à
cét effet celles qui estoient dans la Ville & Abbaye
neuue S. George en sortiroient, & que la dite
ville seroit mise en la garde de ses habitans ou
des Bourgeois de Paris : ce qui sera executé aussi-bien
qu’à Sainct Cloud, Neüilly, Charenton & autres
lieux. Dés le seiziesme de ce mois, il fut proposé
dans le Conseil ; sçauoir à quelles conditions
se traitteroit l’accommodement commencé par
l’esloignement desdites trouppes, où Monsieur le
Chancelier ayant fait grand bruit à son ordinaire