satisfaction de mourir selon mon courage &
selon ma naissance : mais ie fusse toûjours mort
par les mains de mon Peuple, & les mains de
mes bourreaux, qui ne m’osans affronter dans
vne bataille, se sont seruis de ruse & de surprise
pour assouuir leur rage, & se rassasier de mon
sang. Encor leur honte marque quelque respect
à ma dignité, & leur fureur ne leur peut
effacer tout à fait le souuenir que ie suis leur
Souuerain, ils se masquent pour m’aborder, &
se cachant le visage, pensent cacher, & à Dieu
& aux hommes, l’horreur de leur crime. Non,
non, bourreaux, l’œil de Dieu, entre les mains
duquel ie vay rendre cette ame innocente, penetre
par tout, & iusques au plus profond de
vos cœurs ; il cognoist ma iustice, & l’horreur
de vostre crime ne luy est pas caché : il m’en defend
la vengeance, mais il se l’a reserue à luy-mesme :
la main de Dieu est encor bien plus
pesante que celle des hommes. Ne pleurez
point, mes chers Enfans, vos larmes ne peuuent
attendrir les cœurs de mes ennemis, vos mains
sont trop foibles encor, & la pesanteur de vos
fers ne vous permet pas de vous en seruir pour
me venger. Vous auez vne Mere qui, Princesse
courageuse, me vengera auec le temps. La
France & la Holande nous nourrit encor des

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