en cette entreprise comme les trompettes suiuent
leurs Chefs à la charge ; qui à la victoire font actes de
Caualiers, & à la desroute, monstrent les Priuileges de
leur condition.

Mais apres tout dans ce nouueau party que tu tasche
de former, quelle authorité Souueraine crois-tu rencontrer
pour le soustenir ? Quels Chefs pour le conduire ?
& quels associez, quelles armes, quels bras, pour executeurs
de ces desseins ? Car ne t’attends pas de trouuer
les mesmes qui s’estoient premierement armez
pour vne iuste defence, disposez maintenant à luy prester
la main, & seconder sa fureur. Iamais le Parlement
ne l’auctorisera, luy qui a si iudicieusement trauaillé
à la rupture du premier, & qui ayant rallié tous les
membres au corps de l’Estat, les tiendra tousiours
dans l’Vnion, sans iamais souffrir qu’on les en separe.
Iamais les Princes ny les Seigneurs qui viennent de poser
leurs armes ne se porteront pour Chefs de cette faction,
eux qui n’ayans point eu d’autre but en leur armement
que la tranquillité des peuples, sont ennemis
de tous les desordres, & qui ayans rencontré dans cét
accord toutes les satisfactions qu’ils se pouuoient iustement
proposer, n’auront que de l’auersion pour les Ligues
de libertinage. Enfin, iamais les habitans de cette
Reyne des Villes, ny aucun de ceux qui sont veritables
François dans les Prouinces, ne fourniront leurs forces
à la subsistence de cette caballe que tu tasche de mettre
aux champs, eux qui n’ont paru cy-deuant en armes
que pour le repos public, & qui l’ayant acquis par la
voye d’vn accommodement equitable, n’ont plus aucun
suiet de se mettre sur la defensiue, & sont trop ialoux
de leur deuoir pour fomenter aucun de ces sousleuemens
qui n’enuisagẽt que la proye. Que te restera t’il
donc pour produire tes sourdes pratiques, qu’vne troupe
de gens esgarez, de qui on ne peut tirer aucun bon