son gré, comme ceux qui font gloire d’estre dans sa
dependance.

Ie ne doute point, Monseigneur, que ce ne soit le
grand chemin du C. Mazarin, de tascher de faire son
accommodement auec vous, ne pouuant vous surmonter
autrement, afin de vous obliger de le souffrir
dant les Conseils du Roy par les seuretez apparentes
qu’il donnera pour vostre personne, ou par les auantages
imaginaires qu’il vous promettre pour tous ceux de
vostre maison, & de vostre party ; ne faisant point de
difficulté de croire qu’il ne vous offre tout ce qu’on
peut esperer, pourueu que son esloignement ny soit
point compris ; sur cette verité, l’on peut dire que le
C. Mazarin, n’ayant iamais ressenty de telles atteintes
que celles que vous donnez à sa fortune, & ne connoissant
point de personne plus capable de luy en donner
de plus rudes à l’aduenir que vous, il ne manquera point
aussi de tascher de s’en defaire auec le temps pour viure
en seureté de ce costé là, il n’a point auiourd’huy d’expedient
plus infaillible que la negociation, par ce que
ne s’estudiant qu’à fourber, il ne doute point qu’il ne
vous y embarasse de sorte, que vous n’en sortirez ny à
vostre honneur, ny à vostre aduantage.

Dans cette rencontre ce perfide peut se figuret ;
que vous faisant consentir par des beaux pretextes à
son restablissement, il pourra bien-tost apres faire connoistre
au peuple le tord que vous luy aurez fait par les
desordres que vous auez causez, faisant semblant de
vouloir pourchasser ce Tyran, & que neantmoins vous
ne cherchez pas tant (comme il paroistra effectiuement