Saint-Julien,? [?] [1650], LE COVRRIER BVRLESQVE DE LA GVERRE DE PARIS, Enuoyé à Monseigneur le Prince de Condé, pour diuertir son Altesse durant sa prison. Ensemble tout ce qui se passa jusques au retour de Leurs Majestez. , françaisRéférence RIM : M0_814. Cote locale : A_9_9.
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Portant vne interdiction
De faire deputation,
Que les Articles qu’apporterent
Vendredy, ceux qui confererent,
N’eussent esté verifiez.
Surquoy Messieurs furent criez
Par l’insolente populace,
Qui les poussoit auec menace,
Disant tout haut ie sons vendus,
Ie serons bien-tost tous pendus
S’il plaist au bon Dieu ma commere,
C’est grand pitié que la misere :
Ils auons signé nostre mort :
C’est fait de Monsieur de Biaufort :
Guerre & point de paix pour vn double.
Mais en dépit de ce grand trouble,
Il fut par Messieurs resolu
Que le lendemain seroit leu
Le contenu desdits Articles,
Et qu’auec paire de besicles
On examineroit de prés
S’ils portoient vne bonne paix.

 

14. Mars.

 


Le Lundy. La teste affublée
Nos Chefs estans en l’assemblée,
Lesdits Articles furent leûs,
Et la Cour n’en fit point refus ;
Mais seulement pour la reforme
De quelqu’vn qui sembloit enorme,
Ordonna qu’on deputeroit,
Et qu’ensemble l’on parleroit,
Pour nos Chefs, qui feroient escrire
Ce que chacun pour foy desire,
Pour estre au traicté de Paris
Tous les interessez compris.

 

15. Mars

 


Ce Lundy. Le Courrier du Maine,
Mit nos esprits hors de la peine
Où long-temps ils auoient esté,
Si le Diable auoit emporté
Le sieur Marquis de la Boullaye,
Qu’il asseura pour chose vraye
Auoit paru vers ces quartier
Auecque force Caualliers
Qui sçauoient mener le carrosse,
Et ne cherchoient que playe & bosse.
Que le Marquis de Lauerdin
Fuyant deuant eux comme vn din,
Toute la Mancelle contrée
[1 ligne ill.]

 

La Boullaye
qui
comman
doit les
Cochers
de Paris

 


Le Mardy. Tous nos Deputez
Sous des passe-ports apportez,
Pour la troisiesme fois marcherent,
Et comme il estoit dit, allerent
Pour leurs Majestez supplier
Que du mois d’Octobre dernier
La Declaration receuë
Apres tant d’allée & venuë
Pour le commun soulagement,
Ne souffrist aucun detriment.

 

16. Mars.

 


Le Mecredy. Lettre ciuille
Vint de Monsieur de Longue ville,
Qu’il addressoit au Parlement,
Et qui n’estoit qu’vn compliment,
A qui fit aussi tost responce,
La Cour qui pese tout à l’once.
Or ce iour le Duc de Boüillon
Ayant pris congé du boüillon,
Des medecines, des clysteres,
Et des drogues d’Apothiquaires,
N’estant debout que de ce iour,
Releua la Mothe-Houdancour,
A Ville-Iuifue, où nostre armée
S’estoit déja bien enrhumée.

 

17. Mars.

[8 lignes ill.]

 


C’est ce mesme iour qu’on a sçeu
Qu’au Mans auoit esté reçeu
Nostre Marquis de la Boullaye,
Qui bien qu’il criast holla, haye,
Alte, Marquis de Lauerdin,
L’autre ne fut pas si badin
Que de tourner iamais visage,
Ains courut toûjours dauantage,
Qu’à la parsin nostre Marquis
Ayant force chappons conquis,
Les faisoit cuire en cette ville,
Et que ses gens estoient cinq mille.

 

 


Vn autre aduis bien plus certain,
Fut que le Mareschal Praslain,
Qui d’vne desmarche guerriere
Estoit allé sur la frontiere
Taster le poux à Leopol,
Auoit pris ses iambes au col :
Sans auoir dit ny quoy, ny qu’est-ce,
(Ce qui n’est pas grande proüesse,)
Et qu’estant icy de retour,
Dans leurs Garnisons d’alentour
Ses Trouppes estoient retournées :
Trouppes tres mal moriginées,
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Saint-Julien,? [?] [1650], LE COVRRIER BVRLESQVE DE LA GVERRE DE PARIS, Enuoyé à Monseigneur le Prince de Condé, pour diuertir son Altesse durant sa prison. Ensemble tout ce qui se passa jusques au retour de Leurs Majestez. , françaisRéférence RIM : M0_814. Cote locale : A_9_9.