S. T. F. S. L. S. D. T. [1649], LE POLITIQVE BVRLESQVE DEDIÉ A AMARANTHE. Par S. T. F. S. L. S. D. T. , françaisRéférence RIM : M0_2810. Cote locale : C_8_31.
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De mousquets, de piques, d’hallebardes,
De faux, de pieux, & autres armes :
Mais auant que d’estre assemblés,
Les ennemis estoient entrés :
Les femmes montoient aux fenestres,
Iettant des cailloux sur leurs testes,
Ce qui plus irrita leur rage,
N’espargnant ny sexe, ny âge.
On n’entend rien de tous costés,
Que cris de mourans, ou blessés.
Voyant bien que s’en estoit fait,
L’vn fuyt emportant son paquet,
L’autre tasche de se sauuer,
Auec ce qu’il peut emporter.
Vne autre en file la venelle,
Sans lanterne, ny sans chandelle,
Apprehendant d’estre connû,
Encore bien qu’il fust tout nû.
Il ne restoit plus à forcer,
Que l’Eglise de sainct Leger,
Où quantité de pauures filles,
Qui estoient belles, & gentilles,
S’estoient venuës refugier,
Ayans leur honneur à garder.
Ha ! bon Dieu, faut-il que ie die,
Qu’aussi-tost vne troupe impie,
Sans respecter vostre Maison,
Entra jurant vostre sainct Nom ?
Se jetta sur ces pauures filles,
Qui estoient plus mortes que viues :
Elles voulurent se deffendre,
Mais enfin il se fallut rendre,
Et sousmettre à la discretion,
De leur brutale passion,
Rauissant leur virginité,
Au Temple de la pureté,
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S. T. F. S. L. S. D. T. [1649], LE POLITIQVE BVRLESQVE DEDIÉ A AMARANTHE. Par S. T. F. S. L. S. D. T. , françaisRéférence RIM : M0_2810. Cote locale : C_8_31.