S. T. F. S. L. S. D. T. [1649], LE POLITIQVE BVRLESQVE DEDIÉ A AMARANTHE. Par S. T. F. S. L. S. D. T. , françaisRéférence RIM : M0_2810. Cote locale : C_8_31.
Page précédent(e)

Page suivant(e)

-- 15 --


Cela m’obligea d’arrester,
Pour les entendre clabauder,
La premiere de cette sorte,
Qui n’auoit pas l’ame trop forte,
S’arrachoit si fort les cheueux,
Alleguant qu’il valoit bien mieux,
Finir promptement sa misere,
Que d’estre esclaues de la guerre.
Vne autre qui venoit aprés,
Pleuroit ses parens trespassés,
Elle estoit si inconsolable,
Que rien ne loy sembloit aymable.
La troisiesme qui auoit plus de cœur,
Pour commander à sa douleur,
M’entretient vn peu longuement,
Du sac, ou du saccagement,
De sa Ville, Bourg, & Chasteau,
Ou de quelque autre lieu nouueau,
Nommés-le comme il plaira,
Car pour moy ie le laisse là.
Pour commencer donc ce recit,
C’estoit enuiron la minuict,
Qu’on vint attaquer cette place,
Deffenduë par la populace ;
N’attendant rien moins que cela,
La sentinelle crie qui va là ?
Les assaillans font grand silence,
Pour abuser nostre ignorance,
Et comme ils sont hommes rusez,
Ils passent d’abord nos fossez,
Faisant estat de nous surprendre,
Approchent sans se faire entendre :
Dressent aussi-tost leurs eschelles,
Qui resueillent nos sentinelles.
A ce bruit on donne l’allarme,
Là-dessus tout le monde s’arme,
Page précédent(e)

Page suivant(e)


S. T. F. S. L. S. D. T. [1649], LE POLITIQVE BVRLESQVE DEDIÉ A AMARANTHE. Par S. T. F. S. L. S. D. T. , françaisRéférence RIM : M0_2810. Cote locale : C_8_31.