S. T. F. S. L. S. D. T. [1649], LE POLITIQVE BVRLESQVE DEDIÉ A AMARANTHE. Par S. T. F. S. L. S. D. T. , françaisRéférence RIM : M0_2810. Cote locale : C_8_31.
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Et en estendant ses deux mains,
Prioit le Pere des humains.
Soyez, disoit-il, secourable,
A moy, qui suis si miserable :
Mais aussi-tost que la douleur,
Luy representoit son malheur,
Comme s’il fust entré en furie,
Ou bien dans quelque resuerie,
Crioit plus fort qu’auparauant,
Qu’on luy rendit son pauure argent,
Tant il est vray, ce que l’on dit,
Que qui perd son bien, perd l’esprit.
Vn autre qui estoit à son costé,
Aussi défait qu’vn trépassé,
Disoit d’vne estrange façon,
Qu’on l’a chassé de sa maison,
Qu’on luy a pris ses bœufs, ses vaches,
Qu’on a rompu toutes ses arches,
Pour voir s’il y auoit rien dedans
Qui fut propre à ces bonnes gens :
Se payans de toute monnoye,
Ne viuant rien que de leur proye,
Ils cherchent par tout à pillier,
Pour auoir bien dequoy piller.
Celuy-cy à peine auoit dit,
Qu’vn autre parla tout subit,
Faisant vn long denombrement,
De tous ses biens pareillement,
Comme champs, prés, vignes, jardins,
Bois, vergers, maisons & bons vins.
En suite, l’argent monnoyé,
Qu’il n’auoit pas specifié.
Sçauoir, pieces de trente sous,
De cinq, de quinze, & vingt-neuf sous,
Patagons, doublons, ducatons,
Et beaucoup des anciens testons :
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S. T. F. S. L. S. D. T. [1649], LE POLITIQVE BVRLESQVE DEDIÉ A AMARANTHE. Par S. T. F. S. L. S. D. T. , françaisRéférence RIM : M0_2810. Cote locale : C_8_31.