S. T. F. S. L. S. D. T. [1649], LE POLITIQVE BVRLESQVE DEDIÉ A AMARANTHE. Par S. T. F. S. L. S. D. T. , françaisRéférence RIM : M0_2810. Cote locale : C_8_31.
Page précédent(e)

Page suivant(e)

-- 11 --


A leur donner vn peu d’audiance,
Ils exercerent ma patience,
En m’entourant de tous costés
Crians comme des enragez.
Ils parloient tous ensemblement,
Sans ordre ny agencement :
Leurs discours n’estoient que redites,
De pertes grandes, ou petites :
Mes sens estoient tous estourdis,
De leur grand bruit, & de leurs cris.
D’ailleurs ne pouuant rien entendre,
A leur jargon, sans plus attendre,
Ie cours vistement au logis,
Craignant encore d’estre repris :
Où dés que ie fus arriué,
Bien ayse d’auoir eschapé,
Ie me iettay dessus mon lict,
Pour donner force à mon esprit.

 

 


Apres m’estre vn peu reposé,
Sentant mon corps tout allegé,
Ie tepassay dans ma memoire,
Vne si pitoyable histoire.
Pour la pouuoir bien exprimer,
Ie raschay de la debroüiller,
En tirant de la diuision.
Vn ordre par la diuision.
Ie commençay de cette sorte,
Par vn qui auoit la gueule forte,
Qui se faisoit bien remarquer,
A son geste, & à son parler.
Auec vn grand souspir deuant,
Puis tout d’vn coup en s’escriant ;
Frapant des pieds contre la terre,
Iuroit, pestoit contre la guerre :
Vne autrefois leuant les yeux,
Regardoit droit deuers les Cieux,
Page précédent(e)

Page suivant(e)


S. T. F. S. L. S. D. T. [1649], LE POLITIQVE BVRLESQVE DEDIÉ A AMARANTHE. Par S. T. F. S. L. S. D. T. , françaisRéférence RIM : M0_2810. Cote locale : C_8_31.