Questier, Mathurin, dit Fort-Lys [1649 [?]], SVITTE DV IOVRNAL POETIQVE DE LA GVERRE PARISIENNE. Dedié aux Conseruateurs du Roy, des Loix, & de la Patrie. Par M. Q. dit FORT-LYS. CINQVIESME SEPMAINE. , françaisRéférence RIM : M0_1763. Cote locale : C_4_38_05.
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Tout remply de valeur il fit l’acte dernier,
Tuant vn qui vouloit le rendre prisonnier :
Enfin tout plein de coups, il fut porté par terre,
Et finit en mourant cette fascheuse guerre.

 

 


Voylà le premier jeu où nous auons perdu.
Puis l’on vid dans Paris vn chacun esperdu ;
L’on disoit : Ces meschans ont tué tous nos freres.
Helas ! Iusques à quand dureront ses miseres ?
Faut-il que Mazarin nous traitte de la sorte ?
Et les autres disoient ; Que le diable l’emporte,
Puis qu’il n’a pas d’enuie faire finir nos maux :
Mais plustost il se plaist d’augmenter nos trauaux.

 

 


Cependant nos Bourgeois se trouuerent en grande peine
Sous les armes tremblans au Fauxbourg S. Anthoine ;
Chacun voyant venir des pauures mal-heureux
Blessez à Charenton ; se rendoient genereux,
Desirant de vanger vn si sanglant affront,
Et d’aller couronner d’vn vert Laurier leur front,
Crioyent allons, allons ; que faisons nous icy :
L’on tuë nos compagnons tandis que nous voicy,
Est-ce auoir du cœur ? Faut-il craindre sa teste,
Allons donc, empescher cette rude tempeste
Qui semble menasser vn monde tout entier
En voulant de Paris bastir vn Cimetier.

 

 


Ils forment tels discours ; tandis que le Conseil
De guerre se tenoit, au lieu où le Soleil
Regarde en se leuant les grottes admirables
Du lieu dit Piquepuce à nul autres semblables ;
Où il fut arresté, qu’il failloit dans Paris,
Conduire les Bourgeois qui en estoient sortis,
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Questier, Mathurin, dit Fort-Lys [1649 [?]], SVITTE DV IOVRNAL POETIQVE DE LA GVERRE PARISIENNE. Dedié aux Conseruateurs du Roy, des Loix, & de la Patrie. Par M. Q. dit FORT-LYS. CINQVIESME SEPMAINE. , françaisRéférence RIM : M0_1763. Cote locale : C_4_38_05.