M. L. [1649], LE BOVCLIER ET L’ESPÉE DV PARLEMENT ET DES GENERAVX, CONTRE LES CALOMNIATEVRS. , françaisRéférence RIM : M0_599. Cote locale : A_3_17.
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Que s’il le faut prendre d’vne autre façon, ie diray
que quand la douleur nous presse la crainte de
mourir nous esueille, nous cherchons le Medecin
de toutes parts ; Et si nous n’en pouuons pas trouuer
au mal qui nous tuë, la nature nous force de
faire de nous-mesmes tout ce que nous pouuons
pour nostre salut. En ces derniers temps il est arriué
à cét Estat vne maladie bien violente, & bien dangereuse.
Vne humeur maligne & Estrangere s’est
glissée dans les naturelles : desia elle en a corrompu
vne grande partie : desia elle prend l’Empire sur les
autres ; & les parties nobles sont desia mesme alterées
de sa contagion. Tous les membres de cét Empire
soupirent sous l’oppression de la douleur.
L’vn apres l’autre ils tombent dans la defaillance ;
Et enfin ce grand corps va bien tost mourir. Ce qui
est de plus deplorable en la maladie, & de plus à
plaindre au malade ; C’est que les Medecins ou ne
connoissent pas le mal, ou du moins ne veulent pas
le guerir. Il y a long-temps qu’ils sont sollicitez
par l’affligé : Long-temps qu’ils entendent les clameurs
du pauure peuple oppressé, qui demande
auec des pleurs sanglants quelque remede à son
mal extreme : Et long-temps qu’ils ont vû cét
Estat à la mercy de son infortune, sans auoir eu pitié
de sa peine. Mais comme la necessité fait bien
souuent des miracles, cét Estat abandonné de ses
vrais Medecins, luy mesme a fait vn effort contre

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M. L. [1649], LE BOVCLIER ET L’ESPÉE DV PARLEMENT ET DES GENERAVX, CONTRE LES CALOMNIATEVRS. , françaisRéférence RIM : M0_599. Cote locale : A_3_17.