M. B. I. V. D. R. D. L. P. P. T. [1652], LE IVGEMENT RENDV SVR LE PLAIDOYÉ de l’Autheur DE LA VERITÉ TOVTE NVE, ET L’AVOCAT GENERAL partie Aduerse. Par M B. I. V. D. R. D. L. P. P. T. , françaisRéférence RIM : M0_1775. Cote locale : B_17_15.
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Pour clore le discours de la Verité Nuë, il est acheué par vne
priere faite à Dieu, qu’il fasse des miracles pour la conseruation
de la Monarchie. C’est vrayment par la priere, qu’il
faut commencer pour bien faire en toute chose, & particulierement
en l’administration d’vne puissante Republique,
comme est celle de France, mais il n’est point necessaire que
Dieu fasse des miracles pour cela. I’aduoüe que Dieu a fait
autrefois des miracles pour la conseruation de l’Estat lors
qu’il estoit reduit au desespoir, particulierement sous Charles
7. Mais nous n’en sommes point reduits à telle extremité.
Personne n’ignore que le remede infaillible & asseuré ne
soit vne generale Assemblée des Estats de la France. Ce remede
est naturel & selon les loix & lantienne pratique du
Royaume, inspiré de Dieu, & qu’il a confirmé par la longue
durée de la Monarchie. Tout le monde apprend par l’experience
des regnes de nos Rois, que depuis que les Estats
Generaux ont cessé, nous nauons eu que guerres en
France par nos diuisions intestines a cause qu’aux grandes
affaires & importantes de l’Estat, il n’y auoit point eu de
consentement general de touts les Prouinces de France, assemblées
par leurs Deputez : mais seulement par l’aduis de
quelques Fauoris ou Conseil priué suiuant plus la passion du
Prince ou du Fauory, ou pour l’interest de ceux, qui ne recherchent
que troubles pour bien voler, que pour le bien
& repos publique.

 

En suitte dequoy on a tousiours veu vne ruine vniuerselle
des peuples, tant par guerre que par famine & peste, qui
s’en ensuiuent. Mais quand les peuples auoient donné leurs
suffrages, on entreprenoit certainement, tout le monde
contribuoit volontairement aux necessitez de l’Estat : les Finances
estoient bien mesnagées : la discipline estoit gardée
en guerre ; les rapines, voleries, & insolences des soldats
estoient reprimées : le labourage & trafic des Marchands
estoient continuez : point de sacrileges, point d’extorsions,
point de violemens, point de meurtres, point de cruauté,
par les gens de guerre. Tellement qu’on viuoit en paix &
repos en temps de guerre contre l’Estranger. S’il y auoit diuision
entre les Princes, tous les differents estoient accordez,

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M. B. I. V. D. R. D. L. P. P. T. [1652], LE IVGEMENT RENDV SVR LE PLAIDOYÉ de l’Autheur DE LA VERITÉ TOVTE NVE, ET L’AVOCAT GENERAL partie Aduerse. Par M B. I. V. D. R. D. L. P. P. T. , françaisRéférence RIM : M0_1775. Cote locale : B_17_15.