M. B. I. V. D. R. D. L. P. P. T. [1652], LE IVGEMENT RENDV SVR LE PLAIDOYÉ de l’Autheur DE LA VERITÉ TOVTE NVE, ET L’AVOCAT GENERAL partie Aduerse. Par M B. I. V. D. R. D. L. P. P. T. , françaisRéférence RIM : M0_1775. Cote locale : B_17_15.
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que d’auoir vn compagnon. Cela a esté remarqué au
traitté du Remede aux mal-heurs de l’Estat : mais cét homme
ne sçait point que bien souuent il faut promettre ce
qu’on ne veut tenir, pour retirer l’Estat hors de peril. Louys
XI. pratiqua cette maxime par l’accord qu’il fit auec le Charolois,
comme i’ay montré audit traitté. C’est pourquoy
personne ne doit s’imaginer que iamais Monsieur le Prince
s’accorde auec le Card. Mazarin, ny le Mazarin auec Monsieur
le Prince que pour se surprendre, ou pour troubler &
bouleuerser l’Estat ; autrement l’vn ne seroit point Italien, &
l’autre ne seroit homme d’Estat. Les entreprises faites contre
les Roys, encore que pour iuste cause, ne sont iamais
mises en oubly. Dauid mesme au 2. Liure des Roys, Chapitre
20. n’auoit point chastié Ioab General de ses Armées, mais
il en reserue le chastiment à son fils Salomon, 3. Reg. 2. v. 5. 6.

 

Au reste i’admire le discours de cét Autheur, qui demande
page 20. s’il seroit bien possible que la Reine par vn aueuglement
prodigieux se laissant flatter, voulut pour retenir le
Cardinal Mazarin, abandonner les interests du Roy son fils
& de la France, comme s’il y auoit raison de douter de ce
qu’il veoit. Les remonstrances qu’il fait au Roy page 21. sont
iustes, mais sans aucun fruict : Car par qui veut-il que le Roy
soit conseillé, puis qu’il n’a autre Conseil que pernicieux au
dire mesme de l’Autheur de la Verité Nuë ? par qui veut-il
que son escrit soit presenté ?

C’est icy en quoy consiste le remede que nous deuons rechercher
en nos maux. Mais le moyen ? Enfin cét homme se
repaist page 22. que s’il est hay des odieux Mazarins, des factieux
Princes, des detestables Parlementaires, il sera chery
par les bons François. Cela luy pourroit estre accordé, s’il
estoit aussi-bon François, qu’il est bon Flatteur, & si ayant
appris les Loix des bons François, il escriuoit pour rendre les
François francs & libres, selon qu’ils en portent le nom, &
non pour vne continuelle authorité absoluë si contraire aux
Loix du Royaume, qu’elle est plustost tyrannique que Royale.
Cause pourquoy cét homme sera rejeté des vns comme
des autres, comme celuy qui n’est ny chaud ny froid. Apocalip.
3. v. 16. car il est né cerf & se rend digne de la cadene.

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