M. B. I. V. D. R. D. L. P. P. T. [1652], LE IVGEMENT RENDV SVR LE PLAIDOYÉ de l’Autheur DE LA VERITÉ TOVTE NVE, ET L’AVOCAT GENERAL partie Aduerse. Par M B. I. V. D. R. D. L. P. P. T. , françaisRéférence RIM : M0_1775. Cote locale : B_17_15.
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& celle du Parlement : mais il abandonne M. le Coadjuteur, le
tout plus de paroles reciproques, d’iniures contre vn Calomniateur,
que de renuerser la Verité toute nuë par bonnes preuues.
Le titre de sa deffense est contre cet Autheur qui choque l’honneur
de la Reyne, & neantmoins en sa page 6. 7. 8. 9. il ne déguise
point le mauuais mesnage qu’il dit auoir esté fait par la Reyne
au profit de son Fauory Mazarin, qui voloit les Finances pour
tous deux, ainsi en accusant & condamnant tout ensemble l’Autheur
de la Verité nuë à cause de ses medisances, nostre Aduocat
general commence hardiment contre la Reyne Mere du
Roy. Sans doute la reproche luy en auroit esté faite iustement
en Iustice par le Parlement en cas de preuue suffisante, mais
hors cela, à quoy peut seruir cette reproche sans moyen de restablir
la faute si elle se trouue veritable ?

 

La plus grande & irreparable faute qu’ait fait le Parlement,
est d’auoir laissé tomber la Couronne de France en Quenoüille :
l’exemple de Catherine de Medicis luy deuoit donner de l’apprehension :
mais peut estre a il cru que la Reyne imiteroit la
Mere de saint Louis la plus sage & la meilleure des Reynes.

Combien eut esté heureux le Royaume de France sous le
Gouuernement de Son Altesse Royale Prince humain & qui
aime les peuples, Prince, qui par vne longue experience s’est
rendu digne fils de son pere Henry le Grand ? Mais quoy ? la faute
est irreparable, & neantmoins à bien considerer n’est ce point
à Princes de telle nature de gouuerner ? Vn Prince qui aime la
Paix & le repos n’en est pas moins genereux, vn Prince hargneux
& belliqueux apporte beaucoup plus de miseres à son Estat
par la guerre, qu’il ne le rend heureux par l’estenduë de ses
limites. C’est bien assés, quand vn Prince borne ses desseins
dans l’estenduë de ce qui luy appartient.

Or quoy que dise l’Aduocat cõtre la Verité Nuë, page 9 10 Son
A. R. se seroit gouuerné en Prince prudent, quand bien il auroit
eu quelque repugnance, (ie ne dis point extréme, laquelle enclost
vn consentement forcé) L’affaire n’a point esté de si peu d’importance :
Son A. R. est vn Prince qui n’ayme point la guerre, il ayme
mieux le sang des hommes renfermé dans leurs veines, que le
voir espars cruellement sur la terre ; partant la difficulté qu’il y a
apporté, est vne loüable deliberation qui l’exempte de legereté, &
qui met les intentions de M. le Prince à couuert : si aucun les a
mal interpretées. Laissons declamer l’Aduocat page 11. & 12. cõme

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M. B. I. V. D. R. D. L. P. P. T. [1652], LE IVGEMENT RENDV SVR LE PLAIDOYÉ de l’Autheur DE LA VERITÉ TOVTE NVE, ET L’AVOCAT GENERAL partie Aduerse. Par M B. I. V. D. R. D. L. P. P. T. , françaisRéférence RIM : M0_1775. Cote locale : B_17_15.