L. S. C. C. A. P. D. A. [signé] [1652], LE FIDELLE INTERESSÉ. Par L. S. C. C. A. P. D. A. , françaisRéférence RIM : M0_1388. Cote locale : B_19_51.
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icy conserué assez de lumiere, pour connoistre que ce
n’est pas son Roy qui l’outrage ; Et assez de raison pour
ne s’en prendre pas à luy. Oüy ? i’admire apres tant de desordres
l’affection extréme qu’il a pour son Monarque, le
desir qu’il a de le posseder, & les souhaits qu’il fait pour
sa personne ! Il est iuste à la verité ; mais dans vne rencontre
de cette sorte, c’est vne protection visible du Ciel ; Il
n’appartient qu’à Dieu d’operer ces merueilles, & de
faire regner dans nos cœurs celuy, dont les Soldats rauissent
nos biens, celuy dont le nom sert de pretexte pour
nous ruyner, celuy enfin dont les Ministres semblent ne
parler que pour nous faire peur ! Qu’ils exercent, ces
cruels, toutes leurs barbaries, nous plaindrons nostre sort,
nous accuserons leur inhumanité ; mais nous ne perdrons
point le respect que nous deuons à nostre Prince ! Si quelques-vns
declament contre luy, nous ne les escouterons
pas, ou nous le vengerons ? Si l’on veut nous soustraire à
son obeïssance, nous ferons voir que nous essayons de defendre
nostre pain & nos vies, mais que nous ne songeons
pas à secoüer son ioug. Nous ne demandons pas vne autre
sorte de Gouuernement ; nous souhaiterions seulement
qu’il fust plus doux, & que sous ombre de conseruer l’authorité
royale, on ne s’efforçast pas de nous mettre dans
la seruitude, & faire des esclaues de la plus libre & de la
plus illustre Nation du monde.

 

On sçait assez l’obligation que nous auons d’estre
tousiours sousmis à nostre Souuerain, & celle qu’il a
de gouuerner selon les Loix & la Iustice ; on reconnoist
mesme l’inclination que ce Prince y a par la bonté de
son naturel, on voit bien le respect que ses subiets luy
rendent, & comme ils font des vœux pour sa gloire &
pour son bon heur : Neantmoins, il est bien difficile de
nous remettre tous dans vne intelligence parfaite, tant
à cause des soupçons que ceux qui l’obsedent luy donnent
de nostre fidelité, que de la crainte que nous auons
qu’ils ne l’empeschent d’abandonner ses ressentimens,

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L. S. C. C. A. P. D. A. [signé] [1652], LE FIDELLE INTERESSÉ. Par L. S. C. C. A. P. D. A. , françaisRéférence RIM : M0_1388. Cote locale : B_19_51.