L. S. C. C. A. P. D. A. [signé] [1652], LE FIDELLE INTERESSÉ. Par L. S. C. C. A. P. D. A. , françaisRéférence RIM : M0_1388. Cote locale : B_19_51.
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particulieres dans le party mesme qui leur semble le plus
iuste, ie ne puis aussi m’empescher de donner aux gens
de bien les loüanges qu’ils meritent pour auoir constamment
enuisagé la Iustice & la gloire de l’Estat. Continuez
Illustres conseruateurs de cette Monarchie ; Resistez
rigoureusement aux violences des mauuais Ministres ;
Mais aussi n’authorisez pas par vn criminel auec
la reuolte, & les pernicieux desseins des mutinez ? Soyez
attachez fortement à vostre Souuerain ; mais aussi ne détournez
iamais les yeux des miseres d’vn Peuple languissant,
que l’oppression des grands, & les cruautez du Soldat
reduisent au desespoir. Vous estes posez comme vne
barriere entre la Majesté du Prince, & la foiblesse des
subiects ; Il faut que d’vn costé vous faciez obseruer les
Loix, & les iustes volontez du Monarque, & que de
l’autre vous luy representiez incessamment, & le pressiez
de soulager les mal-heurs de son peuple.

 

Il y a bien à redire dans les deux partis qui paressent ;
mais i’estime que le Roy n’est point coupable, & connois
assez que le peuple est innocent. Quand ie considere
ce Prince, qui doit estre nostre Pere aussi-tost que nostre
Souuerain, ie remarque en luy trop d’inclination
au bien pour m’imaginer qu’il voulust estre l’Autheur de
nos maux : Seroit-il si mal-heureux, que de vouloir d’estruire
sa maison ; faire vn desert de son Royaume, & nous
causer tant de disgraces, pour ne regner que sur des
gueux. Autant de ses suiects que la guerre fait mourir,
n’est-ce pas autant de sang qui sort de ses veines ? Tant de
Chefs, tant de genereux Capitaines, & tant de braues
Soldats, qui sont tuez dans ces tristes combats, ne sont-ce
pas autant de Perles qui tombent de sa couronne.
Si ses subiets perdent quelque chose, ne peut-on pas dire
qu’il perd beaucoup, & qu’il reçoit autant de coups
mortels qu’il y a de François qui perissent ? Helas ; quoy
que le peuple soit ordinairement aueugle, & que ses infortunes
l’emportent dans la fureur, il a pourtant iusques

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L. S. C. C. A. P. D. A. [signé] [1652], LE FIDELLE INTERESSÉ. Par L. S. C. C. A. P. D. A. , françaisRéférence RIM : M0_1388. Cote locale : B_19_51.