Dubosc-Montandré, Claude [?] [1652 [?]], L’ESCVEIL DE LA ROYAVTÉ OV LA POLITIQVE DV CONSEIL, OV L’ON verra dans vn raisonnement pathetique, I. Que le Conseil nous fait apprehender le retour du Roy, lors que nous le desirons auec passion; & qu’il veut le faire reuenir en Tyran, lors que nous demandons qu’il reuienne en Roy. II. Que le Conseil fait apprehender ce regne, en ce qu’il ne veut point que le Roy relasche mesme dans les choses qui sont les plus contraires à l’auantage des peuples. III. Que le Conseil fait mépriser le Roy; en ce qu’il le fait parler fiérement, lors mesme qu’il n’a pas assez de force, pour faire vouloir ce qu’il veut. IV. Que le Conseil fait agir le Roy; non pas pour establir les interests de la Royauté, mais pour establir les interests de ses Ministres. V. Que le Conseil semble degrader le Roy, en ce qu’il le fait agir en Subjet ambitieux, qui veut s’establir par complot, & par intrigue. Par le Sieur D’ORANDRÉ. , françaisRéférence RIM : M0_1183. Cote locale : B_2_33.
Page précédent(e)

Page suivant(e)

-- 15 --

de passion. Nous ne respirons apres le bon-heur
de sa presence, que parce que nous esperons qu’elle
calmera nos troubles, & vous nous la faites apprehender
comme le regard d’vn commette affreux
qui ne nous pronostique que des tempestes & des
orages : Nous nous promettons de sa bonté Royalle,
qu’elle enseuelira dans vn eternel oubly, tout
ce qui s’est passé de part & d’autre despuis la naissance
des troubles ; Et vous nous marquez pour vne
premiere condition de Paix que le Roy ne se reconciliera
point auec tout le party qui s’est declaré
contre les Tyrans des peuples : Nous considerons
son retour comme le plus infaillible subiect
de reünir tous les François diuisez ; Et vous nous
le faites regarder comme le premier obstacle de
cette reconciliation tant desirée, & le commencement
d’vne mes-intelligence beaucoup plus
fatalle que celle dont nous auons iusques à present
ressenty les sinistres effects.

 

S’il faut interpreter cette conduite sans en flatter
les Autheurs, n’auons nous pas grand subiet de vous
dire auec reproche, que nous ne voulons qu’vn Roy
& que vous ne voulez nous donner qu’vn Tyran ?
Que nous ne demandons nostre Pere & nostre Souuerain,
qu’à condition qu’il receura nos soumissions
& nos respects ; Et que vous ne luy conseilleriez iamais
qu’il nous reuoye, qu’à condition qu’il aura

Page précédent(e)

Page suivant(e)


Dubosc-Montandré, Claude [?] [1652 [?]], L’ESCVEIL DE LA ROYAVTÉ OV LA POLITIQVE DV CONSEIL, OV L’ON verra dans vn raisonnement pathetique, I. Que le Conseil nous fait apprehender le retour du Roy, lors que nous le desirons auec passion; & qu’il veut le faire reuenir en Tyran, lors que nous demandons qu’il reuienne en Roy. II. Que le Conseil fait apprehender ce regne, en ce qu’il ne veut point que le Roy relasche mesme dans les choses qui sont les plus contraires à l’auantage des peuples. III. Que le Conseil fait mépriser le Roy; en ce qu’il le fait parler fiérement, lors mesme qu’il n’a pas assez de force, pour faire vouloir ce qu’il veut. IV. Que le Conseil fait agir le Roy; non pas pour establir les interests de la Royauté, mais pour establir les interests de ses Ministres. V. Que le Conseil semble degrader le Roy, en ce qu’il le fait agir en Subjet ambitieux, qui veut s’establir par complot, & par intrigue. Par le Sieur D’ORANDRÉ. , françaisRéférence RIM : M0_1183. Cote locale : B_2_33.