Et deux fois veuf en moins d’vne heure
Il en sanglotte s’il n’en pleure,
Perdant sa femme il perd son dot,
Et la perdant il est plus sot,
« Qu’vn autre n’est sot d’en prendre vne
Quand elle se rend trop commune, »
La deffunte qui l’a quitté
Le rend tout desorienté,
Quoy que *** rie en l’ame
De se voir deffait de sa femme ;
L’assassin amant de Procris,
Fit moins de vacarme & de cris,
Que nostre homme dont la beueuë
Occit sa belle auec sa veuë :
Il a beau crier, desgoiser,
Au diantre qui vient l’appaiser ;
L’escho se pleint d’estre estourdie
De sa criarde melodie ;
Car plus il crie, elle en glapit
Et luy rend ses cris par dépit :
Sa plainte joüant de son reste,
Il maugrée, il fulmine, il peste,
Maudisson, injure & iuron,
Contre Pluton, Parque & Caron,
Et male peste, & male bosse
De l’espousaille & de la noce ;
Mais il ne s’en prend desormais
Qu’à sa barbe qui n’en peut mais,

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