ausquelles il ne peut participer, puis qu’il ne
risque rien du sien en tous ces combats. Ie vous
ferois voir mesme qu’il est condamné par vn
puissant préiugé chez Tacite, si ce sujet ne me
paroissoit vn peu difficile à vous expliquer, mais
enfin voicy comme vous le pourrez mieux conceuoir.
L’Empereur Tibere auoit resolu de faire
perir Germanicus, qui luy faisoit ombre par ses
eminentes qualitez, qui le rendoient digne de
l’Empire à son preiudice. Il le fit Gouuerneur de
Syrie, & luy donna pour Lieutenant L. Pison,
auec ordre de le faire perir, à quelque prix que
ce fust. Pison, qui desiroit moins obliger Tibere
dans ce rencontre que faire perir Germanicus,
auquel il portoit enuie pour sa vertu, ne manqua
de mettre le poison ou le sortilege en vsage pour
cet effet, & receut commandement de Germanicus,
malade à l’extremité, de sortir de la Prouince,
comme il fit auec esperance d’y rentrez
incontinent apres la mort de ce Prince, qui ne
vesquit plus depuis, que cinq ou six iours, & cette
nouuelle qui remplit son esprit de ioye, l’obligea
de reuenir sur ses traces, pour restablir son
Gouuernement dans la Syrie, suiuant l’ordre
qu’il en auoit de Tibere : Mais l’entrée qui luy en
fut refusée par les amis du deffunt, l’ayant obligé
de recourir à la force ouuerte, la guerre se fit
auec quelque des-auantage de ses troupes, en sorte
qu’on le pût croire vaincu. Il reuint en suite à

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