se sont alliénées de vous. Et s’est-on endurcy des
maintenant à ne croire plus aucune chose de vos
promesses, sinon par les effects.

De façon que desirant, sous la foy de vos promesses,
conduire vos affaires selon vostre souhait,
& euiter ce que vous craignez, Dieu a voulu suiuant
le dire du Sage, que tout ce que vous auez
craint, vous est aduenu : Et tout le bien que vous
attendiez de ces mauuais conseils, s’est esuanouy
comme la poudre à la face du vent. Et faut que
vous croyez certainement que continuant les affaires
de vostre Estat, par les dissimulations esquelles
on vous nourry, vos affaires iront de mal
en pis : vos paroles qui doiuent estre graues, &
plus veritables que les oracles seront mesprisées,
& vostre reputation grandement blessée enuers toutes
personnes tant François qu’Estrangers.

Chassez donc, SIRE, ces mauuais Conseillers,
& repurgez vostre maison de telles gens, & de
tous ceux qui depuis quelque temps, vous ont repeu
de fauces nouuelles & mauuais rapports, en
calomniant vn grand nombre de vos bons seruiteurs.
Telles personnes meritent grande punition,
pour les trahisons qu’ils ont commises contre
vous & le public, en cela qu’ils vous ont ennuyé
& fasché à credit, & mesdit des gens de bien
à tort, sans auoir fait preuue de leur dire aucuuement :
Et comme ils vous ont repû de la fumée &
vanité de leurs paroles menteuses & infidelles,