Anonyme [1652 [?]], LETTRE DV BOVRGEOIS DES-INTERESSE. , françaisRéférence RIM : M0_2082. Cote locale : D_1_63.
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du sentiment commun : & qui d’ailleurs est nostre
amy, comme il arriue tous les iours dans les entretiens
familiers.

 

Troisiemement, à dire le vray, l’armée des
Princes est fort petite : celle du Roy est de seize
mille hommes effectifs, sans les troupes de Guienne,
de Bourgogne & de Berry qui le viendront
ioindre au premier ordre : la nouuelle milice que
nous leuerons est de nulle expedition, & presque
esteinte deuant l’âge & l’experience, ou nous éloignerons
la guerre de Paris, ou nous la ferons à ses
portes, ce dernier nous rend la proye de deux armées,
& ne nous laisse de nos maisons de campagne
que la terre nuë, & les mazures, & nous supporterons
seuls le fardeau de la guerre, qui demande
vne despense Royalle, & qui a épuisé deux
riches Princes, secourus de l’argent d’Espagne ; si
nous detournons la nuée sur les autres peuples de
la France, il depend d’eux de la receuoir ou coniurer,
& vous m’auouërez que hors la banliëu nous-sommes
tres mêchants soldats, Les Prouinces
ont appris de la paix de 1649. que Paris ne se remuë
que pour luy mesme, & cette derniere reuolution
leurs enseignera que son mouuement est
violent, & que reprenant son repos naturel, toute
la colere du Roy se dechargera sur la foiblesse
abandonnée ; au commencement de la guerre, il
y auroit eu plus d’apparence de l’engagement des

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