Anonyme [1649], LE SECRET A L’OREILLE D’VN DOMESTIQVE DE MAZARIN, A MAZARIN , françaisRéférence RIM : M0_3623. Cote locale : A_7_34.
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comparaison, car ie m’imagine que vostre
bonne fortune est a l’agonie & qu’elle a besoin
de l’Extreme-Onction. Toutefois le
bruit court, ce que j’ay beaucoup de peine
à croire, que vous aués encore de grand desseins,
& que vous pretendés à des qualités
Eminentes, si cela est il faut bien dire que ce
sont des effets de vostre maladie, & que vous
resués. Vous disray-je tout ce que j’en pẽse,
si vous en estés reduit à ce point, on doit
si j’en suis crû, loger vne telle frenesie ou
dans vn lict aux Incurables, ou dans vne loge
des petites Maisons. Ie ne croy pas que
toutes les facultez de Medecine sçachent inuenter
vn remede propre pour vous guerir,
je n’en excepte pas mesme tous les Charlatans
ny tous les chimistes de l’Italie. Salomon
qui connoissoit les Vertus de tous les
simples, qui nous sont cachées n’auroit sçeu
guerir vne pareille maladie. Ie voy bien qu’on
à raison de dire que l’esprit d’vn ambitieux est
toûjours étoufé de fumées, & que ses desirs
sont des maladies enuelopées, & les écueils
des Empiriques. Ie croy que du Laurẽs auroit
esté bien en peine s’il se fût presenté vn tel hypocondriaque,
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Anonyme [1649], LE SECRET A L’OREILLE D’VN DOMESTIQVE DE MAZARIN, A MAZARIN , françaisRéférence RIM : M0_3623. Cote locale : A_7_34.