Anonyme [1649], LE SECRET A L’OREILLE D’VN DOMESTIQVE DE MAZARIN, A MAZARIN , françaisRéférence RIM : M0_3623. Cote locale : A_7_34.
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bouclier, & vostre épée, n’y sont attachés
que par les richesses que vous leur promettés
& qu’aussi tost qu’ils n’auront pas tous ce
qu’ils en esperent, ils cesseront de vous proteger.
Et puis ne sçaués vous pas qu’il faut toûjours
retourner à son neant, & que les exhalaisons
que le Soleil attire en haut, retombẽt
à la fin aux lieux qui-les luy ont enuoyés.
Vne fortune trop haute est toûjours à craindre,
& pour moy si elle m’auoit éleué plus
que ie ne pretend, j’aurois peur que comme
la Tortuë portée en haut par vne Aigle, elle
ne me laissast choir pour me briser. Ie suis
d’humeur aujourd’huy à prouuer les verités
que j’auance par des emblémes, & celuy que
j’offre icy à vos yeux fait voir des champignons,
qui semblent vous dire que les choses
qui viennent tost, sont de peu de durée.
Vous n’aués peut étre iamais fait de reflexions
sur ces choses, vous ne jettés les yeux
que sur ce qui a de l’éclat : vous imités ces malades
qui mangent des viandes qui leur sont
contraires, & qui ayment mieux satisfaire à
leur goust, qu’à leur santé. Et certes j’ay bien
raison, si ie ne me trompe, d’vser de cette
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Anonyme [1649], LE SECRET A L’OREILLE D’VN DOMESTIQVE DE MAZARIN, A MAZARIN , françaisRéférence RIM : M0_3623. Cote locale : A_7_34.