Anonyme [1649], LE RENDEZ-VOVS D’VN SOLDAT CONGEDIÉ. Et sa rencontre auec des Filoux. , françaisRéférence RIM : M0_3349. Cote locale : C_8_54.
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Quatorze ou quinze estoit le nombre,
Dont l’vn pour le tout doibt respondre,
L’on me conuie a ce banquet,
L’on boit, l’on mange, on se contente
Malgré l’affliction presente,
Puis l’on me donne le bouquet.

 

 


L’vn est Preuost, l’autre gouuerne
Ou la Chappelle, ou la Tauerne
Ce qui les maintient les plus sorts,
Gracieux comme des espines
Ne viuent que de ces rapines
Bien mieux qu’ils ne feroient dehors.

 

 


Il faut, disent ils, pour la chambre
Trente cinq sols quand on y entre ;
Et puis cinq sols au Chapellain,
Et cinq solz à la Chambriere,
Puis parler à la Tauerniere
Pour nous traicter à ventre plain.

 

 


Ou à faute d’y satisfaire
Promptement cesse tout affaire,
L’on vous denonce & fait sçauoir,
Que quand vous seriez vn Monarque
L’on saisit manteau ou casaque,
Faute de payer ce deuoir.

 

 


Se voir parmy cette canaille
Sans auoir ny denier ny maille,
Songe quel roolle l’on peut ioüer,
I’y perds le sens, l’esprit se trouble,
Et mon deplaisir se redouble
Songeant à quel sainct me voüer.

 

 


Pensif ainsi que ie puis estre
Ie m’approche de la fenestre
D’ou ie vois vn nombre de gens
Ne parlant que de plaideries,
De larcin, de friponneries,
Et de Preuost & de Sergens.

 

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Anonyme [1649], LE RENDEZ-VOVS D’VN SOLDAT CONGEDIÉ. Et sa rencontre auec des Filoux. , françaisRéférence RIM : M0_3349. Cote locale : C_8_54.