Anonyme [1649], LE RENDEZ-VOVS D’VN SOLDAT CONGEDIÉ. Et sa rencontre auec des Filoux. , françaisRéférence RIM : M0_3349. Cote locale : C_8_54.
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Ainsi venu de courtoisie,
Ie me mets dans la fantaisie
Que ie suis plus heureux qu’vn Roy,
Mais le sujet qui m’importune
Me fait souhaitter la fortune
De ceux qui sont mieux que moy.

 

 


De deux Torchons, ou Seruiettes,
Fut mis le couuert sans assiettes,
Vn vieux Rechault estropié,
La Salliere d’vn brin de Cruche
Tiré du thresor de la Truche,
Vn Verre qui n’a point de piéd.

 

 


Fin plat de terre fort antique
Sont les vaisseaux plus magnifiques
Monstrant l’opulance du lieu,
Dans vn pot cassé la moustarde,
De l’espice sur vne carte,
Le pot au vin tout au milieu.

 

 


Le festin n’estoit pas de viande
Trop delicate ny friande,
C’estoit de teste de mouton,
Des pieds de bœuf, & force trippes,
Tant rosties, fricassées que frittes,
Faites à la sauce du Breton.

 

 


Mon appetit me sollicite,
Et d’autre part il se despite
Voulant, & ne pouuant manger ;
Car autant l’extreme froidure,
Que la salleté & l’ordure
De la table me font ranger.

 

 


Deux viellards semblant venerables
Tenant les places honorables,
S’il y en a quelqu’vne icy,
Ne me parlent que du commerce
Qui s’y traficque & s’y exerce,
Affin que ie le sçache aussi.

 

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Anonyme [1649], LE RENDEZ-VOVS D’VN SOLDAT CONGEDIÉ. Et sa rencontre auec des Filoux. , françaisRéférence RIM : M0_3349. Cote locale : C_8_54.