Anonyme [1652], OBSERVATIONS SVR QVELQVES LETTRES ECRITES AV CARDINAL MAZARIN, ET PAR LE CARDINAL MAZARIN. , françaisRéférence RIM : M0_2572. Cote locale : C_12_35a.

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OBSERVATIONS
sur quelques Lettres ecrites
au Cardinal Mazarin, &
parle Cardinal Mazarin.

APRES que le Cardinal Mazarin fut
sorty de France, & que tous les Parlemens
l’eurent banny, comme perturbateur
du repos public ; son ressentiment luy fit
prendre la plume, qu’il employe volontiers ;
croyant qu’elle est capable de charmer tout le
monde. Il adressa ses premieres plaintes au Pape,
s’estant imaginé qu’il le pourroit engager
dans ses passions ; en luy representant le signalé
affront que l’Eglise, le saint Siege, & le College
des Cardinaux receuoient en sa personne,
cruellement outragée par les Arrests, qui
auoient esté donnez contre luy : demandant
auec instance au S. Pere, que pour témoignage
de son indignation, & pour empecher à l’aduenir
semblables attentats, il luy plust de fulminer
vne excommunication contre tous ceux qui
auoient porté iugement contre luy, & mesmes

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de mettre toute la France en interdit, iusques
à ce qu’on eust reparé son honneur, en reuoquant
les condemnations, & le remettant dans la place
où il estoit. Il se plaignoit d’auoir esté depossedé,
luy estranger, luy incapable, luy qui auoit
exercé vne authorité illegitime, voulant estre
restably comme vn Roy, qui ayant esté chassé
de son Royaume, & qui manquant de forces,
pour ranger à la raison ses sujets rebelles ; auroit
recours aux foudres du Vatican pour les espouuenter,
ou diuiser : ayant crû que nous luy auions
rauy vne Couronne, non seulement qui luy appartenoit
pour vn tems ; mais qu’il deuoit garder
eternellement ; desirant de regner auec le Fils,
comme il auoit fait auec la mere. Le S. Pere qui
connoissoit de puis plusieurs années, & par
beaucoup de rencontres le Cardinal Mazarin ;
luy enuoya vne response digne du chef de l’Eglise,
& qu’on diroit estre sortie, ou de S. Gregoire
ou de S. Leon ; tous deux surnommez grands ;
pour leur eminente pieté, & rare science. Vous
le iugerez ainsi apres auoir leu la fidele traduction
du Latin en François ; vous protestant qu’il
n’y a rien ny d’adjousté, ny de diminüé, ny d’alteré.

 

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Anonyme [1652], OBSERVATIONS SVR QVELQVES LETTRES ECRITES AV CARDINAL MAZARIN, ET PAR LE CARDINAL MAZARIN. , françaisRéférence RIM : M0_2572. Cote locale : C_12_35a.